MAROC : Brilliant Planet installe une usine de séquestration du CO2 dans le Sahara

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MAROC : Brilliant Planet installe une usine de séquestration du CO2 dans le Sahara ©Ana Flasker/Shutterstock

Au Maroc, la société britannique Brilliant Planet lance une ferme d’algues de 30 hectares dans le désert du Sahara pour le captage du carbone. L’installation contribuera à la réduction des émissions de dioxyde de carbone (CO2) au moment où le royaume chérifien touché par les effets du changement climatique progresse dans sa transition énergétique.

C’est dans le désert du Sahara, à 3 362 km de Rabat la capitale du Maroc, que la start-up britannique Brilliant Planet a choisi d’installer sa nouvelle usine de 30 hectares pour la capture du CO2 dans l’air. À en croire ses responsables, la ferme d’algues produira de grandes quantités de micro algues dans des étangs grâce à l’énergie solaire qui participera dans le même temps à désacidifier l’eau de mer.

« Nous utilisons des ressources naturelles sous-utilisées pour faire pousser une nouvelle biomasse et absorber l’excès de dioxyde de carbone. Par unité de surface, cette approche permet de séquestrer jusqu’à 30 fois plus de CO2 par an que les forêts tropicales », explique Raffael Jovine, scientifique en chef et cofondateur de Brilliant Planet. L’entreprise dispose déjà d’une installation de recherche et développement (R&D) à Londres au Royaume-Uni.

Un appui financier et technique

Pour la mise en œuvre de ce projet, Brilliant Planet a récemment levé 12 millions de dollars (environ 118 millions de dirhams) auprès de plusieurs investisseurs entre autres la société américaine de capital-risque Toyota Ventura basée à San Francisco aux États-Unis d’Amérique et la New-Yorkaise Union Square Ventura.

Ce projet de Brilliant Planet bénéficie également du soutien technique en matière de télédétection, d’océanographie et de développement des capteurs du UK Research & Innovation, un organisme du gouvernement britannique qui gère le financement de la recherche et de l’innovation, ainsi que de l’Association écossaise des sciences marines et l’Université de Southampton en Angleterre. Pour la plupart de ces partenaires, la culture d’algues à grande échelle peut atténuer les effets du changement climatique, tout en demeurant une source alternative en matière d’alimentation durable.

Lutter contre le changement climatique

Selon le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), la capture du CO2 est intrinsèquement liée à la neutralité carbone dont la planète a besoin. Cette technologie repose traditionnellement sur des machines lourdes pour absorber les particules de carbone et les stocker profondément sous terre.

Lire aussi: MAROC : l’UE investira 1,6 Md€ dans la transition énergétique d’ici à 2027

À l’image d’autres pays, le Maroc mise de plus en plus sur les technologies de piégeage du CO2 afin d’atteindre sa contribution déterminée au niveau national (CDN) dont l’objectif est de l’ordre de 45,5 % d’ici à 2030. Ce qui évitera au royaume chérifien l’impasse que connaît l’Afrique du Sud, considéré comme le plus gros pollueur du continent du fait de sa dépendance au charbon. À en croire l’Institut français du pétrole énergies nouvelles (Ifpen), basé à Paris, la nation arc-en-ciel mettra en service sa première usine de captage de CO2 en 2023.

Benoit-Ivan Wansi

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