MALI : une innovation permet de réduire de 80 %, la consommation d’eau en agriculture

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MALI : une innovation permet de réduire de 80 %, la consommation d’eau en agriculture©Peter Titmuss Shutterstock

ESenè est un système embarqué permettant de capter le taux d’humidité du sol afin d’apporter l’eau nécessaire à la croissance optimale d’une culture donnée. En réduisant de 80 % la consommation d’eau dans les plantations, l’invention du jeune informaticien malien Bourehima Coulibaly, se positionne comme un moyen d’adaptation au climat aride du Sahel.

Les agriculteurs maliens n’auront plus à subir le dictat des longues et implacables saisons sèches que connait la région du Sahel. Cultiver les champs sur toute l’année est désormais possible au Mali, grâce à l’invention de Bourehima Coulibaly. Le jeune informaticien a créé ESenè. Un système embarqué, muni de capteurs qui collectent les informations sur la biomasse afin d’identifier les éléments existant dans le sol. Ces données sont combinées à des informations météorologiques permettant de choisir le bon moment et la bonne dose pour irriguer et fertiliser les cultures.

« Avec ESenè, les agriculteurs peuvent multiplier leurs récoltes tout en protégeant les ressources en eau », indique Bourehima Coulibaly. Selon ses estimations, un agriculteur consomme en moyenne 50 mètres cubes d’eau par jour pour arroser un hectare de cultures maraichères. Un système d’irrigation classique permettrait d’économiser 40 à 50 % d’eau. Alors qu’un système permettant de détecter l’humidité du sol et d’apporter précisément l’eau strictement nécessaire aux cultures permettrait d’économiser 70 à 80 % d’eau.

ESenè, une solution contre le climat sahélien

Au Mali comme dans le reste du Sahel, la saison des pluies ne dure que trois à quatre mois, contraignant ainsi les paysans à n’effectuer que deux récoltes par ans. La longue période de sècheresse a pour conséquences, la rareté des ressources en eau et donc des conflits entre les communautés ; l’augmentation du taux de l’exode rural des jeunes ; l’augmentation du taux de candidats à l’immigration…

ESenè est également une réponse à la problématique de la consommation d’eau en agriculture dans le monde. Dans l’ouvrage intitulé « L’eau que nous sommes. Un élément vital en péril », paru chez Presses du Châtelet en 2018, la journaliste Juliette Duquesne et le paysan-philosophe Pierre Rabhi, révèlent que 90 % de l’eau douce consommée dans le monde est destinée à l’agriculture. « L’agriculture industrielle est la première consommatrice d’eau et n’est malheureusement pas remise en cause dans sa gestion de l’eau. En France par exemple, presque toutes les nappes phréatiques sont aujourd’hui polluées par les nitrates et les pesticides en raison des traitements chimiques agricoles », déclare Juliette Duquesne.

Boris Ngounou   

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