MALI : face à la disparition de 82 % des forêts, les ONG tirent la sonnette d’alarme

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MALI : face à la disparition de 82 % des forêts, les ONG tirent la sonnette d’alarme ©DiversityStudio/Shutterstock

Les appels à l’urgence contre la déforestation se multiplient au Mali. Plusieurs ONG de protection de la nature sont scandalisées par l’ampleur de la régression du couvert végétal. De 1960 à nos jours, le Mali a perdu 82 % de ses réserves forestières.

L’appel lancé le 15 juin 2020 par le Groupe national de travail sur la gestion durable des forêts et la certification forestière (GNT), passe pour un cri de cœur. Le couvert forestier malien est à l’agonie, la disparition totale est imminente. Environ 500 000 hectares de forêt sont dévastés chaque année au Mali. Ce pays d’Afrique de l’Ouest a ainsi perdu exactement 3 686 889 d’hectares de forêts classées (82 % du couvert forestier) de 1960 à nos jours.

« Les pouvoirs publics et le peuple du Mali doivent redoubler les efforts en faveur de la préservation des forêts », affirme Kanouté Fatoumata Koné, la secrétaire technique adjointe du GNT. Selon elle, le domaine de la protection des ressources forestières accuse un sérieux manque en ressource humaine. « Le personnel pour des Eaux et forêts, toutes catégories confondues, ne vaut pas 900 personnes pour tout le pays, y compris le personnel administratif » a-t-elle indiqué, au cours d’une conférence presse organisée à l’occasion de la 21e édition de la quinzaine de l’environnement, un évènement célébré du 5 au 17 juin de chaque année au Mali.

Entre pression anthropique et sécheresse

La déforestation galopante du Mali est provoquée par deux principaux facteurs. Il y a d’un côté, un pays sahélien dont les deux tiers (2/3) sont occupés par le désert du Sahara, et de l’autre côté, des activités humaines à impact forestier. C’est le cas avec l’agriculture, pratiquée par 80 % de la population. Selon les responsables du système d’information forestier (Sifor), la forte déforestation du Mali s’explique aussi par le fait que le bois et le charbon occupent 80 % des besoins de la population en énergie.

Face à ces défis, l’ONG Mali-Folkecenter Nyetaa a saisi l’occasion de la journée mondiale de la lutte contre la désertification, le 16 juin 2020, pour proposer des solutions. « Il faut aller vers l’application stricte des normes de gestion durable des forêts. Les informations liées à la forêt doivent être disponibles pour tous les acteurs ainsi que pour les populations. Il faut également aller vers la mise en place des forêts destinées aux bois d’œuvre. Du côté de la recherche et de la formation, les écoles doivent être appuyées pour une formation de qualité. Enfin, les acteurs forestiers doivent être bien identifiés pour aller vers une coopération publique privée dans la gestion durable des forêts » a déclaré Ibrahim Togola, PCA de Mali-Folkecenter Nyetaa.

Boris Ngounou

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