MADAGASCAR : la sècheresse pousse 730 000 personnes vers l’insécurité alimentaire

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MADAGASCAR : la sècheresse pousse 730 000 personnes vers l’insécurité alimentaire©Siyapath/Shutterstock

La sècheresse est en train de causer d’énormes dégâts dans le grand sud de Madagascar. Un rapport de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) prévoit 730 000 personnes en situation d’insécurité alimentaire sévère, d’ici le mois de mars.

Un paysage lunaire est en train de prendre forme dans le grand sud de Madagascar. Aucune goutte de pluie n’est tombée sur cette partie du pays depuis fin septembre 2019. Deux régions sont particulièrement touchées : l’Androy et l’Anosy, où la chaleur a asséché les plantations et où les réservent d’aliments sont presque épuisées, plongeant ainsi près de 500 000 personnes, dans la crise nutritionnelle, selon un rapport publié le 10 février 2020 par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le ministère malgache de l’Agriculture.

Les prochains jours seront rendus encore plus difficiles dans ce pays d’Afrique de l’Est, car les perspectives de récoltes s’annoncent critiques. La FAO prévoit que 730 000 personnes seront en situation d’insécurité alimentaire sévère dans la Grande Île, d’ici mars 2020. « Dans certaines communes, la sècheresse a causé 75 % de perte pour les rizicultures. Les champs de manioc et de maïs ont aussi été touchés. Signes de la souffrance des habitants de ces deux régions : la consommation d’aliments de disette tels que le manioc séché et le lait fermenté a remplacé les denrées de base et les aliments frais. Le nombre de repas a aussi baissé et dans 60 % des communes, des migrations temporaires pour fuir la sècheresse et la faim ont été observées », lit-on dans le rapport.

Face à la sècheresse, les paysans malgaches ne manquent pas d’ingéniosité

Le grand sud de Madagascar est coutumier des vagues intenses de sècheresse. Et plutôt que de se résoudre à l’intervention des pouvoirs publics, les habitants ont développé des stratégies d’adaptation au phénomène. C’est ainsi qu’en 2006, des chercheurs ont découvert l’existence d’une pratique originale dans le village d’Ampotaka. Pendant la saison pluvieuse, les paysans creusent les troncs de baobabs pour en faire des réservoirs d’eau de pluie. Laquelle, sera utilisée pendant la saison sèche.

Le sud de Madagascar subit le climat le plus sec de l’île : la pluie y est si rare que certaines zones peuvent être qualifiées de déserts. Et pourtant, sur le reste du pays, la saison sèche s’étend d’avril à octobre (ou de mai à septembre dans le nord), sauf sur la côte orientale, où il pleut toute l’année.

Les autorités malgaches s’attendent à davantage de drames, vu les prévisions des scientifiques sur les conséquences des changements climatiques en Afrique. Bien que le continent soit le moins pollueur de la planète, avec seulement 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, sept des dix pays les plus menacés par le changement climatique se trouvent en Afrique, d’après l’indice de vulnérabilité au changement climatique dressé en 2015.

Dans la corne de l’Afrique, où les températures grimpent deux fois plus vite que sur le reste du globe, la crise de la faim atteint des proportions jamais vues. En janvier 2020, la responsable régionale du Programme alimentaire mondial (Pam), Lola Castro, a annoncé que près de 45 millions de personnes sont menacées par la famine.

Boris Ngounou

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