Le projet hydroélectrique de Sahofika reçoit à nouveau l’appui financier de la Banque africaine de développement (BAD). Le Fonds africain de développement (FAD), son guichet à taux concessionnel, accorde 4,02 millions d’euros à l’État malgache pour sa prise de participation dans ce projet d’énergie renouvelable.
L’État malgache obtient 4,02 millions d’euros de la part du Fonds africain de développement (FAD), le guichet à taux concessionnel de la Banque africaine de développement (BAD). Ce prêt permet au gouvernement malgache de financer une partie de sa prise de participation de 30 millions d’euros dans le projet hydroélectrique de Sahofika à une centaine de kilomètres de Tananarive, la capitale de Madagascar.
Le projet est développé dans le cadre d’un partenariat public privé (PPP) par le consortium Nouvelle énergie hydroélectrique de l’Onive (Neho), formé par l’entreprise française Eiffage, la société marocaine Themis et Eranove, une compagnie franco-africaine. Le but du projet est d’injecter 205 MW dans le réseau électrique de Madagascar à travers la construction d’un barrage sur le rivière Onive.
L’impact du projet
Le barrage aura une hauteur de 60 m avec un réservoir qui s’étendra sur une surface de 6,7 km2. L’eau quittera le réservoir et empruntera une conduite sur 716 m avant de rejoindre une centrale hydroélectrique équipée de sept turbines capables de produire 205 MW. La première conséquence du projet est le déplacement de 374 ménages (2 114 personnes) résidant sur le terrain consacré au projet.
Un Plan d’action de réinstallation (PAR) a été élaboré par Neho pour prendre en compte ce impact « conformément aux exigences légales malgaches et aux normes internationales, en particulier celles de la BAD et de la Société financière internationale (SFI) », indique la BAD. Le PAR a été préparé au cours de la période de juillet 2018 à mai 2019 par le cabinet de conseil malgache Land Resources, avec le soutien du consultant international en réinstallation Frederic Giovannetti.
La centrale sera opérationnelle en 2024
Le projet hydroélectrique de Sahofika permettra également la réhabilitation de 110 km de routes d’accès et la construction d’une ligne de transmission de 220 kV longue de 75 km. Les travaux pourront s’achever d’ici 2024. Les 205 MW injectés dans la réseau de l’entreprise publique Jirama pourront approvisionner 8 millions de Malgaches tout en évitant les émissions de 900 000 tonnes de CO2 par an.
« En tant que plus grand projet hydroélectrique en cours de développement dans le pays, le projet Sahofika permettra de libérer le potentiel hydroélectrique de Madagascar et de diversifier son mix électrique en faveur des énergies renouvelables, à 90 % », indique le Dr Kevin Kariuki, vice-président de la BAD pour l’électricité, l’énergie, le changement climatique et la croissance verte. L’institution financière a déjà accordé une garantie partielle 89,4 millions d’euros en faveur du consortium Neho.
Jean Marie Takouleu
