LIBERIA : alerte rouge contre des inondations massives

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LIBERIA : alerte rouge contre des inondations massives©Vadim PetrakovShutterstock

L’Agence de protection de l’environnement du Liberia (EPA) vient de prendre une série de mesures pour endiguer les conséquences des fortes précipitations qui s’abattront pendant la saison des pluies 2019. Les experts de l’EPA avertissent que, si rien n’est fait, de graves inondations pourront se produire.

Au Libéria, les maisons d’habitations construites dans les zones marécageuses vont toutes être démolies. C’est l’une des mesures préconisées par l’Agence de protection de l’environnement (EPA), pour prévenir les inondations. C’est que le phénomène s’annonce massif cette année, a prévenu l’agence. « Vous savez très bien que nous approchons de la saison des pluies. Cela a commencé il y a quatre nuits, et nous signalons que si rien n’est fait pour régler certains problèmes, il pourrait y avoir des inondations autour de la ville et des déplacements de citoyens », a déclaré Nathaniel Blamah le directeur général de l’EPA, lors d’une conférence de presse donnée à Monrovia samedi 4 mai 2019.

Le Directeur général de l’EPA lance un appel aux populations, afin qu’elles cessent de construire dans les zones humides. Notamment celles des quartiers d’Old Road, de Doe Community ou de Chocolate City. Il rappelle que tout le monde n’a pas les moyens de se construire en zone marécageuse, car la technologie nécessaire est couteuse. « Quand nous vous avertissons et que vous refusez d’écouter, on détruit votre maison, même si vous nous trainez en justice. La loi s’applique à tous les Libériens, et nous ne vous permettrons pas de violer nos lois », prévient Blamah.

Par ailleurs, des techniciens de l’EPA travaillent déjà en collaboration avec le ministère des Travaux, pour identifier les zones à risque, où sera lancé un processus de nettoyage. Avec la partition des populations, la tâche consistera à nettoyer les cours d’eau, les drains et les autres éléments qui causent les inondations.

Les autorités libériennes redoutent une reproduction de la situation de 2008

Lorsque l’on parle d’inondation sur le continent, la capitale du Libéria, Bangui (la capitale de la RCA) et Mbuji-Mayi (en République démocratique du Congo) s’avèrent être les trois villes les plus menacées par le risque d’inondation. Pendant la saison des pluies, qui s’étend de mai à octobre, Monrovia enregistre parfois jusqu’à 5 mètres de pluie par an, avec un maximum en juin et en juillet. Un pique de précipitations qui n’est pas sans dommages. En juillet 2008, les inondations avaient touché plus de 20 000 personnes et fait au moins 800 déplacés dans une dizaine de quartiers de la capitale.

Pour Lawrence Bropleh, alors ministre libérien de l’information, c’est le réchauffement de la planète qui est à l’origine de la rapidité et la sévérité des inondations à Monrovia. « D’année en année, le climat libérien connait des changements. Il a plu sans discontinuer de dimanche à samedi et c’est quelque chose d’inhabituel. C’est de là que découlent ces inondations rapides qui ont pris les populations par surprise » avait-il dit.

La mauvaise planification urbaine et l’empiètement massif sur les terres marécageuses et les cours d’eau sont bien sûr également responsables de cette situation. La population de Monrovia a connu une croissance rapide ces dernières années du fait de l’exode rural. Le grand Monrovia abrite désormais près de la moitié des quelque trois millions d’habitants du pays. Et un bon nombre de ceux-ci a construit des maisons basses facilement submergées par les flots en cas d’inondations.

Boris Ngounou

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