Dans une récente déclaration, Josphat Nanok, le gouverneur du comté de Turkana a réaffirmé sa détermination à trouver une solution qui permettrait de financer le dessalement de l’eau de l’aquifère de Lotikipi, le plus grand du continent africain.
Réduire la pénurie d’eau dans le comté de Turkana, c’est l’objectif principal du gouvernement local. Il mise pour ce faire sur le dessalement de l’eau de l’aquifère de Lotikipi. « L’eau de l’aquifère de Napuu, qui dessert la ville de Lodwar et ses environs, est potable, mais l’aquifère de Lotikipi est plus important et les forages autour du lac Turkana sont salins et fluorés. En tant que responsables, nous voulons apporter une solution aux populations », explique Josphat Nanok, le gouverneur du comté de Turkana.
Lors d’un atelier sur l’eau, l’assainissement et le changement climatique dans sa circonscription administrative située au nord-ouest du Kenya, il en a profité pour appeler les principaux partenaires au développement à élaborer un plan directeur qui permettra de financer l’exploitation de l’aquifère de Lotikipi. Le gouvernement central kenyan devrait également jouer un grand rôle dans l’élaboration de ce projet.
Les prémices de l’exploitation de l’aquifère de Lotikipi
Josphat Nanok n’est pas à sa première déclaration concernant l’exploitation de l’aquifère de Lotikipi. Cette importante nappe d’eau fait déjà l’objet de négociations entre le gouvernement du comté de Turkana, la société espagnole Aqua Advise et Systel Engineering, une entreprise indienne. Les deux sociétés spécialisées dans le traitement de l’eau veulent ainsi conclure un partenariat public-privé (PPP) avec les autorités pour pomper l’eau de l’aquifère de Lotikipi, la dessaler pour ensuite la mettre à la disposition des populations.
Une telle ressource pourrait impulser le développement de l’agriculture et de l’élevage dans le comté de Turkana. Car l’aquifère de Lotikipi est l’un des plus importants du continent africain. Il a été découvert en 2013 par la société française Radar Technologies International dans le cadre d’un projet du gouvernement kenyan en partenariat avec l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) et financé par le gouvernement japonais. Il contient 200 milliards m3 d’eau qui s’étendent sur une surface de plus de 4 100 km2, à 300 m sous le niveau du sol. Les scientifiques estiment que l’aquifère du bassin de Lotikipi peut répondre aux besoins en eau des populations kenyanes au moins pendant 70 ans, s’il est bien exploité. Ce qui pose quand même la question de l’exploitation durable pour les générations futures d’une ressource aussi inestimable…
Jean Marie Takouleu
