KENYA : la fermeture des parcs, due au Covid-19, met la faune sauvage en danger

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KENYA : la fermeture des parcs due au Covid-19 met la faune sauvage en danger©Carcharadon/Shutterstock

Dès les prochains mois au Kenya, la criminalité liée aux espèces sauvages pourrait s’accroitre. Les parcs nationaux du pays ont été fermés pour limiter la propagation du virus du Covid-19. Or, cette mesure sanitaire met en danger la faune sauvage. Car c’est avec les recettes générées par l’écotourisme que sont protégés les éléphants et les rhinocéros.

La pandémie du Coronavirus vient de porter un nouveau coup à la protection de l’environnement. Pour limiter la propagation du virus au Kenya, les autorités ont inclus parmi les mesures de distanciation sociale, la fermeture des parcs nationaux. Une mesure sanitaire, qui de manière indirecte, livre les animaux sauvages, notamment les éléphants et les rhinocéros à la merci des braconniers, qui lès ciblent pour leurs ivoires et leurs cornes.

En fermant les parcs nationaux, le gouvernement kenyan a de fait suspendu l’écotourisme, l’un des trois plus gros pourvoyeurs de devises de l’économie kényane, d’où sont issus les fonds nécessaires à la protection des parcs.

Dans sa stratégie intégrée de conservation, le Service kenyan pour la vie sauvage (KWS) a impliqué les populations locales dans la protection de la faune en leur fournissant des emplois de pisteurs et d’écogardes au sein des parcs nationaux. Mais dès lors que ces emplois sont menacés, les populations voisines des zones protégées pourraient devenir complices de braconniers pour gagner un peu d’argent, voire se nourrir eux-mêmes d’animaux protégés afin de survivre.

Le Kenya pourrait perdre sa réputation, en tant que modèle de la conservation en Afrique

La fermeture des parcs au Kenya pourrait également occulter les efforts entrepris dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, pour protéger les animaux sauvages, notamment les rhinocéros (1000 animaux) et les éléphants (34 000 individus), classés sur la liste des espèces vulnérables par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

Outre le travail mené par le KWS, en 2014 le gouvernement à travers le ministère de l’Environnement a obtenu du parlement un renforcement de la loi sur la protection des espèces protégées. Celle-ci prévoit notamment une amende record, pour les braconniers et les receleurs, de 20 millions de shillings kenyans, soit près de 170 000 euros, ainsi qu’une peine d’emprisonnement dont le durcissement est envisagé. « Nous allons changer nos lois. Quiconque est attrapé avec de l’ivoire ou en train de tuer des animaux sauvages sera emprisonné à vie. C’est ce que nous voulons faire » avait déclaré en mars 2018, Najib Balala, le ministre de l’Environnement.

Ces actions et bien d’autres ont permis au Kenya de réduire de 80 % le braconnage des rhinocéros et des éléphants en 2019. Ce qui a valu au pays d’être cité en exemple pour la protection de la faune sauvage. Une performance qui se traduit par des résultats dans le secteur de l’écotourisme.

En 2018, le pays a enregistré une hausse record de 37 % du nombre de visiteurs étrangers dans le pays. Ainsi, en 2018 ce seraient plus de 2 millions de touristes étrangers qui se seraient rendus au Kenya, contribuant ainsi à porter le chiffre d’affaire engrangées par le secteur à plus d’un milliard et demi de dollars. Le tourisme est à ce jour, l’un des trois plus gros pourvoyeurs de devises de l’économie kényane, avec les exportations de thé et les envois de fonds en provenance de l’étranger.

Boris Ngounou

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