KENYA : après Addis-Abeba, Nairobi incinérera ses déchets pour produire de l’énergie

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KENYA : après Addis-Abeba, Nairobi incinérera ses déchets et produira de l’électricité©Jen Watson/Shutterstock

Les autorités kenyanes veulent construire une usine d’incinération qui produira de l’électricité à partir des déchets de la célèbre décharge de Dandora. Elles marchent ainsi dans les pas du gouvernement éthiopien qui a inauguré une centrale électrique fonctionnant avec les déchets de la ville d’Addis-Abeba.

Dandora, la célèbre décharge située à peine à 8 km de Nairobi, la capitale du Kenya. Depuis toujours, ce dépotoir fait l’objet de reportages dans la presse du monde entier qui documentent la misère sociale qui s’est installée sur plus de 15 hectares et qui suit l’augmentation incessante de la population de Nairobi. Des programmes de radio, de télévision, et des articles de presse qui maintiennent une pression constante sur le gouvernement kenyan. En 2007, l’Organisation des Nations unies (ONU) a même tiré la sonnette d’alarme sur la dangerosité de ce qui est considéré comme la plus grande décharge d’Afrique, avec son niveau de métaux lourds très élevé, très nocif pour la santé humaine.

Or, le pire n’étant jamais certain, la mobilisation, ici, a fini par payer. Car le visage de la décharge va bientôt changer, puisque les autorités envisagent sérieusement de construire un incinérateur qui devrait produire de l’électricité à partir de déchets. Elles suivront ainsi l’exemple d’Addis-Abeba, la capitale éthiopienne qui dispose désormais d’une telle installation. D’une capacité de 25 MW, l’usine de Reppie a été construite par le Britannique Cambridge Industries et China National Electric Engineering Co (CNEEC). Elles ont travaillé pour le compte d’Ethiopien Electric Power qui assure le service public de l’électricité.

Plusieurs investisseurs en lice pour sa réalisation

Au Kenya, le début des travaux de la centrale électrique fonctionnant à partir des déchets de la décharge de Dandora est prévu pour juin 2019. Il faudra assurer un investissement global de 20 milliards de shillings kenyans, soit prés de 197 millions de dollars. Et les investisseurs se bousculent pour conduire ce projet. « Plus de 60 investisseurs ont manifesté leur intérêt, mais nous en avons présélectionné 26. Nous leur avons demandé de rédiger une proposition détaillant la technologie dont ils disposent et la manière dont ils entendent la mettre en œuvre », a déclaré David Makori, directeur de l’Environnement dans le comté de Nairobi.

Après évaluation des différentes propositions, un investisseur sera choisi pour la mise en œuvre du projet. « Nous sommes à la recherche d’une entreprise qui offrira la meilleure technologie et qui aura les moyens financiers de faire le travail. Dans trois mois, nous devrions en avoir fini avec toute la paperasse » indique David Makori.

Une capacité de 40 MW

L’entreprise sélectionnée aura la responsabilité de construire une centrale d’une capacité de 40 MW. Ce n’est pas la première fois que le gouvernement du comté de Nairobi décide de changer l’image de Dandora. Il y a trois ans de cela, les autorités de l’époque avaient planifié le projet et l’avaient confié à une entreprise allemande, dans le cadre d’un partenariat public privé (PPP). Mais à la dernière minute, la société avait claqué la porte, officiellement pour un défaut de titre foncier sur le terrain où devaient être déversés les déchets destinés à être absorbés par la centrale.
Pour ce nouvel appel d’offres, il sera crucial de s’interroger aussi sur les rendements énergétiques et la qualité du traitement des fumées. Il ne faudrait pas remplacer un risque sanitaire visible à l’œil nu par un danger invisible… Les gaz acides, les dioxines, les furanes et les oxydes d’azote sont autant de rejets polluants qu’il faudra éliminer.

Jean Marie Takouleu

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