KENYA : à Eburru, les habitants exploitent des geysers pour récupérer l’eau potable

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KENYA : à Eburru, les habitants exploitent des geysers pour récupérer l’eau potable ©Standret/Shutterstock

En l’absence de service public d’eau potable à Eburru, dans la vallée du Rift au Kenya, les populations se servent de la vapeur des geysers pour récolter de l’eau potable. Et ça marche.

Eburru, une localité située dans la vallée du Rift, au nord-ouest du Kenya. Ce petit village est davantage connu pour son volcan, Ol Doinyo Eburru, situé à proximité et toujours actif. Mais sur place, l’eau potable est rare. Avant, les populations consommaient de l’eau du lac Naivasha. D’ailleurs, plusieurs autres villages dépendaient de ce lac d’eau douce. Mais depuis quelques années, l’eau a été polluée par les déchets agricoles.

Kenya Electricity Generating Company (KenGen), la plus grande société productrice d’électricité du pays, a aidé les villageois à mettre en place un système qui permet de pomper de l’eau du lac. Mais en l’absence de traitement, les villageois ne l’utilisent que pour l’agriculture, en saison sèche, ou pour abreuver le bétail. Pour s’approvisionner en eau potable, elles ont dû trouver d’autres solutions. Elles auraient pu trouver de l’eau potable en creusant des puits. Problème, les sols volcaniques sont meubles et les puits s’effondrent très vite. Comme alternative, elles se sont alors tournées vers les geysers plutôt fréquents dans cette région volcanique.

De la vapeur à de l’eau pure

Le geyser est une source d’eau chaude qui jaillit à haute température et pression. Il produit aussi et surtout de la vapeur. Et c’est cela qui intéresse les habitants d’Eburru. On trouve plusieurs sources de vapeur sur une superficie de 2 hectares. Pour exploiter une source, il faut obtenir l’aval des autorités locales. Il faut ensuite creuser 1,5 m pour avoir plus de vapeur. Et pour l’exploiter, les populations fabriquent des conduits d’échappement qui donnent sur un énorme tambour surélevé qui recueille l’eau chaude.

Celle-ci est ensuite refroidie grâce à un tuyau métallique. Pour mettre en place un tel dispositif, il faut dépenser jusqu’à 5 millions de shillings, soit près de 49 000 dollars. « L’eau est propre et sans mauvais goût. Nous l’utilisons sans aucune forme de traitement pour cuisiner et boire », assure Mary Njeri, une résidente du village. Et d’ajouter, « Quand il fait froid, il y a beaucoup de vapeur qui émergent du sol et à ce moment-là, nous donnons l’eau gratuitement. En une journée, un geyser peut aller jusqu’à remplir un réservoir de 800 litres. Pendant la période de sécheresse, nous devons la vendre en raison de la forte demande ». Un jerrican de 20 litres d’eau est vendu à 10 shillings, moins d’un centime de dollars. Si les autorités sanitaires de la région de Nakuru ont validé ce système, le seul défi pour ces populations reste la sécurisation des installations. Pour le moment, elles utilisent de simples cadenas.

Jean Marie Takouleu

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