GAMBIE : la société civile veut s’impliquer dans la surveillance des forêts

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GAMBIE : la société civile veut s’impliquer dans la surveillance des forêts©MD_Photography/Shutterstock

Les organisations gambiennes de protection de la nature veulent intégrer les processus de mise en œuvre des politiques et des lois dans le secteur forestier de la Gambie. Ce désir a été exprimé le 7 mai 2021 à Banjul la capitale, au cours d’une conférence sur la déforestation en Gambie, organisée par la All Gambia Forestry Platform (AGFP). Le pays d’Afrique de l’Ouest a perdu plus de 100 000 hectares de forêt en l’espace de 10 ans.

La saignée des forêts continue en Gambie malgré l’interdiction de l’exportation du bois en 2019 par le gouvernement. Pour y voir clair, les acteurs de la société civile veulent intégrer le mécanisme de surveillance des forêts. C’est la principale recommandation faite à Banjul le 7 mai 2021 lors d’une conférence sur le trafic illégal du bois, organisée par la All Gambia Forestry Platform (AGFP) sous le thème « no trees no life » (en français, pas d’arbres pas de vie). « Les participants à cette conférence ont demandé à ce que le gouvernement habilite les organisations de lutte contre la déforestation à participer aux contrôles des trafics illégaux des grumes au niveau des frontières et à l’intérieur du pays », lit-on dans le communiqué final.

Entre autres recommandations faites au gouvernement pour stopper la déforestation en Gambie, il y a la sensibilisation des autorités locales sur leurs rôles dans la délivrance des permis d’abattage d’arbres dans les forêts relevant de leurs zones de compétence. Les participants ont exhorté le gouvernement à entamer le processus de promulgation du projet de loi Cites (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction) pour une protection efficace des espèces végétales menacées, à faire respecter l’interdiction de la production de charbon de bois et à promouvoir l’utilisation d’énergie alternative pour la consommation domestique.

Selon Saikou Janko le président de l’AGFP, le gouvernement gambien aurait faibli dans la répression du trafic illicite du bois. Car le rapport d’enquête sur les 38 conteneurs de bois de rose interceptés dans les ports maritimes de la Gambie en 2019 n’a toujours pas été rendu public. Un scandale à la suite duquel l’armateur français CMA-CGM avait décidé en juillet 2020 de suspendre toutes ses exportations de bois au départ de la Gambie.

Lire aussi: GAMBIE : l’armateur CMA-CGM suspend les exportations de bois

Concernant le bois de rose, un rapport de l’organisation non gouvernementale (ONG) Agence d’investigation environnementale publiée en juin 2019 indique qu’au cours de la dernière décennie, 1,6 million d’arbres ont été exportés au départ de la Gambie. Ces chiffres émanent d’un récent rapport publié par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). La Gambie a perdu près de 100 000 hectares de forêts entre 1998 et 2008. Cette disparition rapide du couvert forestier est surtout préjudiciable aux populations rurales, qui voient leurs moyens de subsistance, menacés.

Boris Ngounou

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