GABON: la grève des écogardes menace la conservation de la faune sauvage

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GABON: la grève des écogardes menace la conservation de la faune sauvage©Nicole Macheroux-Denault/Shutterstock

La faune des 13 parcs nationaux du Gabon risque gros depuis quelques mois. Les écogardes en charge de leur sécurité n’y mettent plus vraiment la tête. Ils sont constamment en grève, pour soulever des revendications qui tardent à être résolues définitivement.

Les écogardes de l’Agence nationale des parcs nationaux du Gabon (ANPN) sont en colère. N’eût été la volonté conciliante des cadres (directeur des ressources humaines (DRH) et directeur financier) nommés récemment au sein de l’ANPN, un nième mouvement général de grève illimitée aurait éclaté le 14 janvier 2022 au sein de l’agence. « Nous leur accordons un délai de 3 mois, le temps de prendre le dossier en main », indique Sosthène Ndong Engonga, le président du syndicat national des écogardes du Gabon (Syneg).

C’est depuis 2021 que ces gardiens de la faune et de la flore sauvages poussent des revendications. De la grève observée tout le long du mois de mai 2021 à celle qui a été suspendue le 14 janvier 2022, les revendications n’ont pas évolué. Il s’agit principalement du paiement des arriérées de salaire, l’attribution d’une assurance maladie complémentaire et l’audit de l’ANPN. Outre ces demandes,  le Syneg dénonce le licenciement abusif d’un écogarde, survenu en 2021.

Des éléphants de forêt en danger de braconnage

Les écogardes sont des paramilitaires placés sous la tutelle de l’ANPN, un démembrement de la présidence de la République du Gabon. L’ANPN gère le réseau des 13 parcs nationaux créés dans le pays en 2002 par l’ancien président de la République, Omar Bongo Ondimba. Ces 13 parcs nationaux,  représentent environ 11% du territoire dédié à la protection de l’environnement et la biodiversité. Sauf qu’avec les grèves à répétition des écogardes, les parcs sont laissés à la merci des braconniers, dont la principale cible se trouve être l’éléphant de forêt. Ces pachydermes sont abattus pour leurs défenses, vendues entre 1000 et 2000 euros le kilogramme sur le marché chinois.

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Selon l’ANPN, près de 14 000 éléphants de forêt ont été abattus en moins de 10 ans dans le seul parc de Minkebe, situé à l’extrême nord-est du pays. Le Gabon est pourtant le sanctuaire des éléphants de forêt. Le pays d’Afrique centrale concentre plus de 50% de la population africaine d’éléphants de forêt estimée en 2016, à 80 000 individus.

Boris Ngounou  

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