Florent Thomas : « 500 points de recharge pour VE seront créés d’ici à la CAN 2024 »

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Florent Thomas : « 500 points de recharge pour VE seront créés d’ici à la CAN 2024 » © EVTech

Lauréate dans la catégorie « Mobilité et Transport » de la seconde édition du Concours initiatives villes durables (CIVD) qui s’est tenu récemment à Abidjan en Côte d’Ivoire, la start-up EVTech créée en 2022 réussit à s’imposer dans le secteur de la mobilité électrique dans ce pays d’Afrique de l’Ouest. Dans cette interview accordée à AFRIK 21, son fondateur Florent Thomas dévoile la stratégie de la jeune pousse pour défier la crise énergétique et améliorer la qualité de l’air sur le continent.

Lauréate dans la catégorie « Mobilité et Transport » de la seconde édition du Concours initiatives villes durables (CIVD) qui s’est tenu récemment à Abidjan en Côte d’Ivoire, la start-up EVTech créée en 2022 réussit à s’imposer dans le secteur de la mobilité électrique dans ce pays d’Afrique de l’Ouest. Dans cette interview accordée à AFRIK 21, son fondateur Florent Thomas dévoile la stratégie de la jeune pousse pour défier la crise énergétique et améliorer la qualité de l’air sur le continent.

Benoit-Ivan Wansi : EVTech effectue en ce moment une levée de fonds auprès d’investisseurs nationaux et internationaux. Il s’agit d’un tour de table de 4,2 milliards de francs CFA (environ 6,4 millions d’euros) en série A. Quel est le but de cette démarche ?

Florent Thomas : Nous sommes en effet en pleine discussion avec de potentiels partenaires pour entrer au capital d’EVTech. Cette levée de fonds gérée par LiquidAfrica (cabinet de conseil basé à Johannesburg en Afrique du Sud, Ndlr) nous permettra de financer notre développement afin d’amorcer l’écosystème de la mobilité électrique en Côte d’Ivoire. Nous pensons que le point de départ reste la disponibilité d’une infrastructure de recharge de bonne qualité sur l’entendue du territoire, afin que les autres acteurs de l’écosystème de la mobilité écologique puissent eux aussi commencer à travailler. Je fais allusion ici notamment aux vendeurs et loueurs de voitures avec une gamme électrique.

Votre start-up a remporté le premier prix dans les catégories « Mobilité et Transport » et « impact social » lors de la seconde édition du Concours initiatives villes durables (CIVD) qui s’est tenu récemment à Abidjan en Côte d’Ivoire. Comment appréhendez-vous cette victoire ?

Toute l’équipe d’EVTech est fière de la reconnaissance de notre travail de ces 18 derniers mois sur ce projet novateur et inédit qu’est le développement de l’infrastructure de recharge pour véhicules électriques en Côte d’Ivoire. Nous avons à l’abri des regards importé et immatriculé le premier véhicule 100 % électrique il y a plus d’un an maintenant, mis au point une gamme de bornes de recharges spécifiquement adaptée à nos réalités tropicales. C’est notre vision et notre travail qui ont été récompensés lors du CIVD 2023.

EVTech a développé une application mobile baptisée « Néo ». À quoi sert cette solution ?

« Neo » permet de simplifier la vie de l’électromobiliste en Côte d’Ivoire et dans la sous-région Afrique de l’Ouest. L’objectif de notre application mobile est de pouvoir localiser les points de charge disponibles, de connaitre en temps réel la disponibilité de ces derniers, la puissance de charge proposée, le type de connecteur ou encore le prix de la recharge. Aussi « Neo » intègre une solution de paiement en ligne que nous utilisons tous ici au quotidien.

AFRIK 21 : Que peut apporter le numérique en plus dans le développement de la mobilité durable en Côte d’Ivoire ?

Le numérique permettra également de pouvoir travailler plus efficacement, optimiser le réseau, gérer la densité des points de charge en fonction de la demande, notamment grâce au « data learning ».

Parmi les obstacles au développement de la mobilité électrique en Afrique figure le coût des véhicules encore élevé, et l’absence d’infrastructures de recharge. Quel est le défi majeur auquel vous êtes confrontés sur le marché ivoirien ?

Ce sont toutes ces raisons qui nous ont poussés à créer EVTech afin de casser ce cercle vicieux. Le manque d’infrastructure de recharge sera bientôt de l’histoire ancienne en Côte d’Ivoire. Avec l’appui de nombreux partenaires exploitant de réseaux déjà identifiés, nous allons mailler l’ensemble du territoire en commençant en 2023 avec 500 points de recharges d’ici à la Coupe d’Afrique des Nations (CAN 2024) en Côte d’Ivoire. S’agissant du tarif des véhicules électriques, il faut toutefois noter qu’ils sont à la baisse, et des gammes de véhicules en accord avec les besoins courants et les finances associées sont actuellement en cours de validation sur Abidjan.

Par ailleurs, nous sollicitons via l’Agence pour la promotion de l’écosystème de la mobilité électrique (APEME), l’ensemble des acteurs du monde automobile en Côte d’Ivoire afin de proposer leurs meilleures solutions de véhicules électriques sur le marché dès cette année. Des véhicules arrivent déjà en concessions actuellement. Nous restons aussi confiants à propos de l’intérêt que vont susciter progressivement les engins non polluants sur le marché de l’automobile en constante progression depuis des années ici notamment la flambée des prix des carburants fossiles (essence, diesel, Ndlr).

Pensez-vous que la fin des véhicules thermiques sera pour bientôt en Afrique de l’Ouest ? Sinon, quelle est la stratégie d’EvTech pour accélérer la transition écologique dans la sous-région ?

Nous restons prudents dans nos projections concernant l’essor des véhicules électriques, car ce changement ne se fera pas en deux ans. Par contre, nous sommes persuadés à l’instar du gouvernement ivoirien que tous les indicateurs sont au vert pour cette transition vers des modes de transport propres notamment le Metro d’Abidjan, le Bus Rapid Transit (BRT), les navettes, les taxis, les vélos et les voitures personnelles électrifiées. EVTech compte donc sur un aspect essentiel qui réside dans l’efficience de la mobilité électrique, qui amène dans tous les cas une réduction significative des coûts de transport. Et par ces temps d’inflations généralisés, les initiatives pour contribuer à la réduction du coût de la vie devraient être bien accueillies par les usagers de la route.

Propos recueillis par Benoit-Ivan Wansi

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