ÉTHIOPIE : le début des tests de production du Grand barrage de la renaissance

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ÉTHIOPIE : le début des tests de production du Grand barrage de la renaissance ©Eng Seleshi Bekele

Le gouvernement éthiopien a achevé les préparatifs en vue du lancement d’un essai de production du Grand barrage de la renaissance (Gerd). Si cette étape est couronnée de succès, les deux premières unités de la centrale hydroélectrique entreront en service malgré les tensions diplomatiques avec l’Égypte et le Soudan.

Addis-Abeba s’apprête à franchir une nouvelle étape dans la construction du Grand barrage de la renaissance éthiopienne (Gerd). Sur le site du chantier, les préparatifs en vue d’un essai de production d’électricité sont achevés, selon nos confrères de l’hebdomadaire Capital, citant une source au sein du gouvernement éthiopien. Si cette information n’a pas encore été confirmée officiellement par Addis-Ababa, elle corrobore toutefois les récentes déclarations de Sileshi Bekele, le négociateur en chef et conseiller pour les fleuves transfrontaliers et le Gerd au bureau du Premier ministre éthiopien.

Sur son compte Twitter, l’ancien ministre éthiopien de l’Eau et de l’Irrigation a indiqué que le Gerd délivrerait ses premiers MW dans cinq semaines. Dans un premier temps, ce sont les deux premières unités de centrale électrique qui seront mises en service, soit une puissance installée de 700 MW. Une fois pleinement opérationnel, le barrage affichera une capacité de 5 250 MW, c’est-à-dire près de deux fois la capacité installée d’un pays comme le Kenya (2 819 MW).

Des avancées malgré les tensions avec les voisins

Mais la réalisation de ce mégaprojet entièrement financé localement est vivement contestée par les pays voisins de l’Éthiopie, notamment l’Égypte et le Soudan. Ces pays situés dans le bassin du Nil dépendent du plus grand fleuve du continent africain pour leur approvisionnement en eau, l’irrigation et la production d’électricité. Les autorités soudanaises et égyptiennes estiment que l’aménagement hydroélectrique situé en territoire éthiopien affecte leur sécurité.

La mise en œuvre de ce projet hydroélectrique courrouce particulièrement l’Égypte qui a déjà porté le problème devant plusieurs instances internationales, notamment la Ligue arabe qui a condamné les actions d’Addis-Abeba, il y a quelques mois.

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En fin d’année 2021, le chef de l’État RD-congolais Félix Antoine Tshisekedi, l’actuel président en exercice de l’Union africaine (UA) a essayé d’amener les trois belligérants à poursuivre les pourparlers, sans succès. Les négociations s’achoppent notamment sur le rythme de remplissage du Gerd. L’Égypte et le Soudan proposent un remplissage sur 15 ans. L’Éthiopie compte remplir son barrage en 7 ans. Le problème est également passé devant le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (ONU) qui veut éviter une escalade militaire entre les trois pays.

Pour mémoire, le Gerd disposera d’un réservoir de 79 milliards de m3, près de deux fois la capacité du réservoir du barrage des Trois-Gorges (45,3 milliards de m3) en Chine, considéré comme le plus grand aménagement hydroélectrique du monde, avec une capacité installée de 22 500 MW.

Jean Marie Takouleu

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