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ÉGYPTE : le recyclage des déchets électroniques, un secteur en pleine croissance

CAMEROON: e-waste recycling centre for Yaoundé and Douala

Téléphones portables, ordinateur, tablettes et autres appareils électroniques ont envahi l’Égypte, et l’expansion d’Internet intensifie encore ce phénomène (plus de la moitié des habitants de la planète utilisent Internet). Ces gadgets technologiques, qui facilitent la vie, deviennent toutefois un problème sérieux quand ils se retrouvent dans nos poubelles. La quantité de déchets électroniques va sans cesse croissante tandis que la durée de vie des équipements raccourcit. Les mutations, que connait la technologie, favorisent la mise sur le marché de versions sans cesse plus récentes de ces produits électroniques. Et ceux qui ne sont plus utilisés se retrouvent dans la nature. L’Égypte, comme d’autres pays africains, s’est transformée en dépotoirs pour déchets électroniques. D’autant que le pays en produit également lui-même. Dans dernier rapport du Global E-waste Monitor, les chiffres parlent d’eux-mêmes : sur les 44,4 millions de tonnes de déchets électroniques produits en 2017, l’Égypte en a accueilli à elle seule 0,5 million, soit plus de 11 %. Dans le monde, seuls 15 à 20 % de ces déchets sont recyclés. Et en Afrique du Nord ou au Moyen-Orient, ce chiffre tombe à 5 %. Le reste est redirigé vers les décharges. Dans un rapport publié en 2017 par l’Union internationale des télécommunications, on apprend que la planète a généré environ 44,7 millions de tonnes de déchets électroniques.

L’Égypte veut redonner vie à ses déchets et en tirer profit

Les déchets électroniques contiennent des métaux lourds et d’autres substances toxiques. Il s’agit, entre autres, du plomb, de l’arsenic, du mercure… Ces éléments sont toxiques pour les eaux souterraines et le sol. Ils constituent donc un danger permanent pour l’environnement et la santé. Mais ces matériaux contiennent aussi des métaux précieux comme l’or, l’argent, ainsi que le verre, le plastique et la céramique qui peuvent être réutilisés pour fabriquer différents produits.

Plusieurs acteurs locaux comme Recyclobekia s’investissent pour redonner vie à ces déchets. Cette entreprise a été lancée par Mostafa Hemdan en 2011. Aujourd’hui, elle emploie plus de 20 personnes et vend pour 2,4 millions de dollars de déchets électroniques par an. La ville du Caire, à elle seule, compte quatre entreprises qui recyclent les déchets électroniques. Leur principal défi semble être de collecter suffisamment de déchets à recycler. Bien que l’Égypte produise de grandes quantités de déchets électroniques, la plupart d’entre eux sont traités par le secteur informel.

Sur le terrain, on déplore le fait que ces ouvriers ne soient pas formés à la bonne gestion des déchets électroniques. Depuis 2016, le gouvernement égyptien en partenariat avec l’entreprise suisse Sustainable Recycling Industries (SRI) a élaboré et mis en œuvre des normes de traitement des déchets en Égypte. L’une de ces normes prescrit que, lors des ventes aux enchères gouvernementales, les déchets électroniques soient séparés des autres déchets avant d’être vendus à la tonne. Par ailleurs, les participants à la vente doivent systématiquement être avertis afin de s’assurer que les déchets électroniques soient traités dans le strict respect des normes écologique.

 

Luchelle Feukeng

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