CÔTE D’IVOIRE : Sifca s’allie au gouvernement pour rétablir le couvert forestier

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CÔTE D’IVOIRE : Sifca s’allie au gouvernement pour rétablir le couvert forestier©Rich Carey/ Shutterstock

Les forêts de la Côte d’Ivoire pourrait bientôt avoir fière allure. Un accord vient d’être signé entre le groupe agro-industriel Sifca et le ministère ivoirien des Eaux et Forêts pour la réhabilitation et la préservation du couvert forestier du pays.

Un nouveau partenariat vient d’être signé entre le groupe agro-industriel ivoirien Sifca, spécialisé dans le palmier à huile, le sucre de canne et le caoutchouc naturel, et le ministère ivoirien des Eaux et Forêts. L’accord, signé le 21 juin 2020 entre les deux parties, vise la réhabilitation et la préservation des forêts de la Côte d’Ivoire.

Un partenariat public-privé d’une durée de 5 ans

La collaboration entre Sifca, une entreprise privée et le ministère des Eaux et Forêts de la Côte d’Ivoire est prévue pour durer 5 ans. Durant cette période, plusieurs projets seront réalisés en faveur de la protection, de la restauration et de la conservation des forêts du pays, ainsi que des forêts situées dans les zones d’intervention du groupe agro-industriel. L’objectif est de lutter contre la dégradation de la biodiversité pour  une gestion rationnelle des ressources naturelles en Côte d’Ivoire.

Le reboisement pour reconstituer le couvert forestier

Parmi les projets qui seront mis en œuvre dans le cadre de ce nouvel accord, figure le reboisement. Sifca et le ministère ivoirien des Eaux et Forêts comptent planter des arbres dans toutes les écoles primaires créées par le groupe agro-industriel en Côte d’Ivoire, sur une superficie de 5 hectares par école. Le projet est baptisé « une école, 5 hectares de forêts ». Des arbres seront également plantés sur d’autres espaces à reboiser de Sifca dans le pays.

Le partenariat prendra aussi en compte l’exploitation des forêts, mis en place par Sifca, la production des plants forestiers, ainsi que l’aménagement des zones de forêts naturelles sur les différents sites du groupe.

Le groupe Sifca et ses filiales ivoiriennes envisagent d’accompagner le ministère ivoirien des Eaux et Forêts dans son ambitieux projet de reboisement à l’échelle nationale, avec une contribution à hauteur de 25 millions francs CFA (38 112 euros).

La sensibilisation des populations

Pour relever le défi de la reconstitution du couvert forestier, un changement de mentalité est nécessaire. Pour ce faire, Sifca et le ministère ivoirien des Eaux et Forêts ambitionnent également de mettre sur pied un programme de sensibilisation. Les cibles seront les communautés locales et les élèves. Ceux-ci recevront une éducation environnementale à la protection des forêts, à la pratique de l’agroforesterie Les populations participeront aussi à toute activité visant à améliorer l’environnement en Côte d’Ivoire.

Jadis, le couvert forestier ivoirien estimé à 16 millions d’hectares dans les années 1900 est aujourd’hui réduit à environ 2,5 millions d’hectares. Plusieurs raisons expliquent cette disparition et/ou diminution de la forêt.

La coupe abusive des arbres

Selon le géographe Traoré Kassoum de l’université Péléforo Gon Coulibaly de Korhogo (UPGC) en Côte d’Ivoire, la disparition des arbres serait principalement due à la déforestation « pour créer d’immenses plantations des cultures de rente comme le café, le cacao, le palmier à huile, l’hévéa, l’ananas, et autres fruits tropicaux destinés à l’exportation ». Selon l’étude du chercheur intitulée « Le couvert forestier en Côte d’Ivoire : une analyse critique de la situation de gestion des forêts (classées, parcs et réserves) », le développement de l’agriculture dans le pays s’est longtemps caractérisé par un rythme rapide de déboisement et a eu des répercussions sur le couvert forestier qui est estimé aujourd’hui à 7,8 % de la superficie totale de la Côte d’Ivoire. Outre la déforestation, Traoré Kassoum cite la croissance démographique comme un facteur important de la perte des forêts ivoiriennes. Cette croissance démographique rapide avec un taux d’accroissement annuel moyen de 2,55 % est l’une des plus élevées de l’Afrique.

Inès Magoum

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