CÔTE D’IVOIRE : plus de 200 espèces animales sont menacées d’extinction

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CÔTE D’IVOIRE : plus de 200 espèces animales sont menacées d’extinction ©jonanderswikenShutterstock

Une étude vient de révéler que 208 espèces sur les 1154 mammifères, oiseaux, reptiles et amphibiens répertoriés en Côte d’Ivoire, sont menacées de disparition. Pour préserver la biodiversité de leur pays, les autorités ivoiriennes se sont dotées d’une stratégie de lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages.

La Côte d’Ivoire, à l’instar des autres pays d’Afrique subsaharienne, demeure affectée par le commerce illégal des espèces fauniques. Une pratique préjudiciable à la biodiversité. Selon les résultats d’une étude commandée entre 2015 et 2018 par le ministère ivoirien des Eaux et forêts, 208 espèces animales sont menacées d’extinction sur les 1154 espèces de mammifères, d’oiseaux, de reptiles et d’amphibiens. Il s’agit entre autres, des éléphants, des pangolins, et des perroquets gris à queue rouge.

Ces informations ont été révélées le 10 décembre 2019 à Abidjan, par le Colonel Mailly Elvire Zouzou, directrice générale de la faune, qui présidait les travaux de l’atelier national de validation du rapport d’« Évaluation nationale sur la criminalité liée aux espèces sauvages ». Un document produit par des experts de Born Free USA dans le cadre du Programme pour la biodiversité et le changement climatique en Afrique de l’Ouest (WABiCC). Après l’avoir validé, les autorités ivoiriennes comptent soumettre ce rapport à divers partenaires, en vue de mobiliser des financements pour appuyer la mise en œuvre des recommandations de l’atelier de validation.

Transformation, sensibilisation, et conseil en techniques agricoles

En attendant la mise en œuvre des recommandations du rapport d’« Évaluation nationale sur la criminalité liée aux espèces sauvages » en Côte d’Ivoire, une solution fait ses preuves au tour des parcs naturels de Comoé et de Taï, situés respectivement au nord-Est et à l’ouest du pays. Il s’agit du Programme des filières agricoles et de la biodiversité (Profiab II) mise en œuvre depuis 2015 par la coopération allemande GIZ.

Dans un contexte de menace sur biodiversité causée par la destruction de l’habitat des animaux (la Côte d’Ivoire est passée de 6 millions d’hectares de forêts en 1960 à 2 millions d’hectares aujourd’hui), Le Profiab vient en appui à l’Office ivoirien des Parcs et Réserves (OIPR) pour développer des outils de gestion durable des terres (Transformation, sensibilisation et conseil agricole). Cela a permis notamment, grâce au conseil agricole, d’encadrer des exploitants agricoles présents autour des deux parcs nationaux en développant des filières à fort potentiel : le cacao, le manioc, l’anacarde, l’oignon et le riz. Ce qui passe tout d’abord par la réhabilitation des vergers.

La réhabilitation des vergers permet aux producteurs de disposer de surfaces à cultiver, sans pour autant défricher de nouvelles parcelles à l’intérieur des parcs nationaux. « Pour l’anacarde, nous sommes passés de 200 kilogrammes à une (01) tonne, voire 1,3 tonne à l’hectare », a indiqué Michel Aka, expert en biodiversité du Profiab.

Fort de la réussite de ses expériences, le Profiab compte poursuivre sa collaboration avec les autorités ivoiriennes gestionnaires des Parcs et Réserves. Au second trimestre 2020, une nouvelle période de coopération avec le gouvernement ivoirien devrait être engagée.

Boris Ngounou

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