CORNE DE L’AFRIQUE: 385 M$ pour l’exploitation des eaux souterraines

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CORNE DE L’AFRIQUE : un financement 385 M$ pour l’exploitation des eaux souterraines ©Amors photos/Shutterstock

Le Conseil d’administration du groupe de la Banque mondiale valide un financement de 385 millions de dollars en faveur des pays de la Corne de l’Afrique touchés par la sécheresse. Ce financement permettra la mise en œuvre d’un projet d’exploitation des eaux souterraines réalisé en partenariat avec l’Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad).

Face à l’urgence climatique dans la Corne de l’Afrique, la Banque mondiale réagit enfin. Son Conseil d’administration vient en effet de valider un financement de 385 millions de dollars. Accordés à travers l’Association internationale de développement (IDA), les fonds permettront le financement du Projet de résilience de la Corne de l’Afrique en matière d’eaux souterraines (HoAGWRP).

Ce projet régional vise le renforcement de la capacité de la Corne de l’Afrique à s’adapter aux effets du changement climatique. Ce phénomène se manifeste par une sécheresse prolongée qui assèche les ressources en eau de surface déjà assez rare dans cette région connue pour son climat aride. Le projet HoAGWRP cible l’Éthiopie, la Somalie et le Kenya. Les gouvernements de ces trois pays devraient travailler en étroite collaboration avec l’Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad), un groupement régional associant sept pays estafricain dont Djibouti, l’Éthiopie, le Kenya, la Somalie, le Soudan, le Soudan du Sud et l’Ouganda.

L’amélioration de l’approvisionnement en eau

Avec le financement de la Banque mondiale, les gouvernements des pays concernés et l’Igad s’appuieront sur l’énergie solaire pour mettre en place des installations à petite et à moyennes échelles afin de fournir de l’eau aux populations touchées par la sécheresse. Concrètement, après l’évaluation de la gestion durable des aquifères, les pays de la Corne de l’Afrique procèderont à la réhabilitation et la construction de nouvelles infrastructures d’eau souterraine résistantes au climat pour la consommation humaine et le bétail.

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Il s’agit par exemple du forage de nouveaux puits équipés de pompe solaire pour remplacer les générateurs diesel et ainsi réduire les émissions de CO2. Outre l’amélioration de l’approvisionnement en eau potable, le projet régional porte sur l’investissement dans des systèmes d’irrigation à petite échelle, contribuant à la conservation des sols et à la recharge des aquifères.

L’exploitation durable des aquifères

Ces investissements sont actuellement envisagés dans la région de Borena, en Éthiopie, à la frontière avec le Kenya. Cette activité aidera les petits exploitants agricoles à passer de l’agriculture pluviale à l’agriculture irriguée, ce qui leur permettra de s’adapter à l’évolution du régime des pluies et aux épisodes de sécheresse dans les basses terres. Les systèmes d’irrigation seront aussi équipés de systèmes pressurisés qui utiliseront des énergies renouvelables pour le pompage et la distribution de l’eau.

Aussi, l’Igad et les trois pays de la Corne de l’Afrique investiront dans des infrastructures destinées à soutenir la durabilité des aquifères (recharge) et l’atténuation des inondations. Ce type d’infrastructures contribuera également à l’amélioration de l’approvisionnement en eau pendant les périodes de sécheresse extrême. Il s’agit par exemple des barrages de sable, un mécanisme de stockage construit dans les lits de rivière asséchés qui contribue à retenir l’humidité du sol et à concentrer de l’eau pendant les mois de sécheresse.

Le projet HoAGWRP s’appuiera sur d’autres solutions basées sur la nature pour améliorer la recharge des nappes phréatiques. Il s’agit notamment de la collecte des eaux de pluie, le boisement et les mesures de conservation des sols et des eaux pour éviter l’érosion et la dégradation des terres. Le projet régional encouragera également l’intégration de ces interventions dans les plans des bassins fluviaux, dans le cadre de stratégies plus larges de gestion des ressources en eau.

Jean Marie Takouleu

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