COP 15 : les aires protégées d’Afrique au cœur des enjeux du sommet

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COP 15 : les aires protégées d’Afrique au cœur des enjeux du sommet ©Fabian Plock

La 15e Conférence des parties (COP 15) sur la biodiversité entend adopter une nouvelle feuille de route pour l’action internationale en faveur de la biodiversité pour la période 2020-2030. À cette occasion, une coalition de pays s’exprime en faveur d'un objectif de « 30% d'aires terrestres et maritimes protégées » d'ici à 2030. Les regards sont dès lors tournés vers l’Afrique, qui abrite un quart de la biodiversité mondiale.

La promotion des aires protégées est le principal outil à disposition des États pour inverser la courbe du déclin de la biodiversité. Selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN), la notion d’aire protégée désigne un territoire où l’ensemble des normes juridiques nécessaires à sa conservation sont mises en places. La philosophie générale du fonctionnement de ces aires protégées étant d’assurer le maintien de la biodiversité tout en laissant la possibilité aux populations de maintenir un mode de vie traditionnel.

Prenant acte de la crise que traversent les écosystèmes mondiaux (dégradation des milieux naturels, disparition de la biodiversité, pertes des ressources naturelles…) la 15e Conférence des parties (COP 15) sur la biodiversité fait recours aux aires protégées. Les négociations prévues du 7 au 19 décembre 2022 à Montréal au Canada, doivent aboutir à un accord cadre, qui guidera l’action internationale, un peu à l’image de ce qu’a pu être l’Accord de Paris sur le climat signé en 2015.

Ledit accord cadre prévoit  notamment l’atteinte de l’objectif 30/30. Un projet d’accord mondial pour la biodiversité, visant la conversion de 30 % de la planète en zones protégées à l’horizon 2030. Dans de récentes études, les chercheurs sont nettement plus ambitieux, et estiment qu’il faudrait viser autour de 44% de la superficie des terres émergées de la planète, soit quelque 64 millions de kilomètres carrés, pour agir vraiment face à l’érosion de la biodiversité et la crise des écosystèmes.

Outre l’objectif 11 d’Aichi des Nations unies visant à protéger 17 % de la planète d’ici à 2020, les estimations de cette étude  sont de moitié, supérieures à celles envisagées dans le cadre de l’objectif 30/30.

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En ce sens, le maintien des écosystèmes d’Afrique s’avère vital pour la planète. L’Afrique abrite  en effet un quart de la biodiversité mondiale selon un rapport du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Le continent regroupe également « le plus grand assemblage intact de grands mammifères présents sur terre ». Une biodiversité rare regroupée au cœur de paysages extrêmement variés.  Ces paysages, à la fois maritimes et terrestres, incluent  les dunes de sables du parc national du Banc d’Arguin en Mauritanie, les mangroves de la Casamance au Sénégal et les eaux de l’archipel des Bijanos en Guinée Bissau.

Le continent africain abrite également la plus grande forêt tropicale de la planète, après l’Amazonie. Le bassin du Congo n’est pas seulement le « second poumon vert » de la planète. Pour protéger cette réserve environnementale majeure, les États concernés et des experts internationaux cherchent à étendre les « aires protégées ». Il faudra toutefois convaincre les avis qui voient en cet objectif, une entrave au déploiement des infrastructures de développement économiques.

Boris Ngounou

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