CONGO : un projet de 152 M€ pour la valorisation de bambou sous toutes ses formes

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CONGO : un projet de 152 M€ pour la valorisation de bambou sous toutes ses formes©SpiritProd33/Shutterstock

Le gouvernement du Congo veut valoriser le bambou grâce à un projet de 100 milliards de francs CFA (152,4 millions d’euros) qui vient d’être lancé. Cette plante sera cultivée dans le pays pour divers usages.

Le Congo entre dans le cercle des pays africains qui ont fait le choix d’exploiter le potentiel du bambou. Un partenariat vient d’être signé entre le Fonds national de développement du Congo (FNDC) et le ministère congolais de l’Économie forestière pour le lancement d’un important projet de culture du bambou.

« Nous prévoyons de mettre en place un Fonds industriel des bambous en vue de promouvoir la planification et le développement de l’industrie du bambou. Nous mettrons également en place un institut de recherche en économie des ressources en bambou », indique Huo Kouyin, le président directeur général du FNDC. Le gouvernement congolais a décidé d’investir 100 milliards de francs CFA (152,4 millions d’euros) pour la création d’une filière bambou.

Un potentiel économique ?

Dans un premier temps, le gouvernement mettra en place, avec le soutien des acteurs privés, des plantations de bambous à travers le pays. Ces plantes à croissance rapide seront ensuite valorisées dans des usines qui verront le jour sur place. Ces installations permettront de transformer les plants de bambou en débits pouvant ainsi être utilisés dans la construction par exemple.

Le bambou sera également transformé pour produire du textile en changeant sa cellulose en viscose. Concrètement, il s’agit d’une opération au cours de laquelle la pulpe du bambou est extraite, remaniée par traitements chimiques et physiques afin d’obtenir des filaments. Ils servent en suite à produire du tissu. Certaines espèces des bambous sont comestibles comme des légumes (en salade) quand elles sont encore jeunes. Elles peuvent aussi être transformées en d’autres produits alimentaires, grâce à des techniques utilisées en Asie.

Par ailleurs, en 2018, le gouvernement congolais a envoyé plusieurs cadres en Chine pour une formation sur les techniques de domestication et de transformation du bambou. Les artisans congolais s’en servent pour fabriquer des articles nécessaires au quotidien comme des chaises, des bancs, des lits, des clôtures, des ponts, des canalisations d’eau, des gouttières pour la collecte d’eau de pluie… En clair, le bambou propose alors une alternative quasi complète au bois. Le gouvernement congolais estime que la valorisation du bambou pourrait permettre de créer au moins 5 000 emplois.

L’apport pour l’environnement

L’utilisation du bambou dans la construction, ainsi que pour la fabrication des briquettes de charbon pour la cuisine pourrait contribuer à la réduction des coupes de bois dans les forêts congolaises. Selon les scientifiques, le bambou peut fixer 30 % de plus de CO2 que les autres produits de substitution. Il libère donc 30 % d’oxygène de plus que des autres plantes de sa taille. L’étroitesse de ses feuilles améliore l’infiltration de l’eau dans le sol.

Dans la forêt dense équatoriale, la canopée ne facilite pas toujours l’infiltration de l’eau dans le sol. En outre, le bambou limite l’érosion des sols grâce à son réseau racinaire très dense sur au moins 60 cm de profondeur. Ces plantes peuvent ainsi être semées le long des berges des cours d’eau. Le gouvernement congolais compte planter les bambous dans les quartiers défavorisés des villes congolaises, très souvent sujets à l’érosion.

Jean Marie Takouleu

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