RDC : les défis de la mise en œuvre du processus Redd+ sur la gestion des forêts

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CONGO : les défis de la mise en œuvre du processus Redd+ sur la gestion des forêts©Travel Stock/Shutterstock

La République démocratique du Congo (RDC) détient l’un des niveaux de déforestation annuelle les plus élevés du bassin du Congo. Cette situation peu reluisante s’explique en partie par la présence de plusieurs goulots d’étranglement dans la mise en œuvre du mécanisme de réduction des émissions causées par le déboisement et la dégradation des forêts (Redd+). Ce programme lancé depuis une dizaine d’années au Congo connait des pesanteurs tant en amont qu’en aval de sa chaîne d’exécution, évoqué lors d’une conférence en ligne, organisée le 12 novembre 2020 par le Centre de recherche forestière internationale (Cifor).

Le cadre légal de protection de l’environnement de la République démocratique du Congo (RDC) est densément fourni. Le pays d’Afrique centrale a signé 29 conventions internationales et promulgué plus de 40 lois nationales, arrêtés et ordonnances relatives à la protection de l’environnement. Mais l’application effective de cette armada de textes règlementaires n’est pas toujours palpable sur le terrain. Il en est ainsi du mécanisme de réduction des émissions causées par le déboisement et la dégradation des forêts (Redd+), dans lequel s’est engagé le Congo en 2010. En dépit de cela, la dégradation forestière est restée inquiétante dans le pays, avec un niveau de déforestation annuel qui figure parmi les plus élevés du bassin du Congo, dont le taux est estimé à environ 0,3 % pour la période 2000-2015.

C’est dans ce contexte que le Centre de recherche forestière internationale (Cifor) a organisé le 12 novembre 2020, un atelier en ligne sur le thème « Analyser et transformer la Redd+ en RDC ». Dans les échanges sur l’état actuel et l’impact de la Redd + sur le terrain, les experts ont débouché sur la nécessité de faire des améliorations à plusieurs niveaux. La gouvernance multi-niveaux a été identifiée comme l’un des défis à relever dans l’urgence. « À ce jour, le rôle des provinces dans le cadre de la Redd+ a été limité, les avancées éventuelles étant principalement le fait du Gouvernement central qui reste au centre des processus décisionnels », a déclaré Félicien Kengoum, consultant chez Brightway Consult. Il a fait remarquer par ailleurs que l’architecture de la gouvernance décentralisée variait d’une province à l’autre, rendant plus complexe la conception d’un outil permettant de s’assurer que les financements transitent de façon harmonieuse des structures de gouvernance nationales vers les structures provinciales et locales.

Selon le gouvernement, la REDD+ n’est au point mort en RDC

Le représentant de la coordination nationale Redd+ au ministère congolais de l’Environnement et Développement durable (MEDD) était également présent à cet atelier. Il a souligné que la mise en œuvre de la Redd+ en RDC pouvait paraitre relativement lente pour certains, mais que cela ne signifie pas que le mécanisme est au point mort. « Elle continue de progresser et le pays continue de tirer les enseignements des défis issus des phases initiales de ce nouveau mécanisme complexe, car ils lui permettent de mieux se projeter pour la suite du processus » indique Hassan Assani Ongala.

Les autres points d’amélioration évoqués par les experts se situent au niveau des réformes du régime foncier, de l’attribution des titres d’exploitation forestière, du soutien à la foresterie communautaire et de la gestion des tourbières. Cet atelier fait partie d’une série de cinq, organisé à travers le monde par le Cifor et financé principalement par l’Agence norvégienne de coopération pour le développement (Norad).

Boris Ngounou

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