CAMEROUN : un centre de recyclage des déchets électroniques pour Yaoundé et Douala

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CAMEROON: e-waste recycling centre for Yaoundé and Douala

Un point de traitement des déchets électroniques et électriques a été inauguré le 19 mars 2019 à Yaoundé, capitale du Cameroun. Une réalisation de l’association française Solidarité technologique via son projet Weeecam lancé en 2017.

Cinq mille tonnes. C’est le volume annuel de déchets électroniques que le Cameroun va recycler à travers son nouveau centre de traitement de déchets électriques et électroniques (D3E). Implanté à Yaoundé, la capitale politique du pays, ce centre a été inauguré le 19 mars 2019, par le ministre de l’Environnement, de la Protection de la nature et du Développement durable, Pierre Hele, en présence de l’ambassadeur de France au Cameroun, Gilles Thibault.

Le Centre d’Ewankan, du nom du quartier qui l’abrite, est le tout premier centre spécialisé en déchets électroniques et électriques de la zone Afrique centrale. Le projet fait partie d’un vaste programme baptisé « Weeecam », porté conjointement par l’association française Solidarité technologique et l’ONG La Guilde. Sa réalisation a été financée par les communautés urbaines de Douala et de Yaoundé, le Fonds français pour l’environnement mondial (FFEM), l’Ademe, la mairie de Paris, le Bureau camerounais de Recherches géologiques et minières, le Syctom (Agence métropolitaine des déchets ménagers d’Île-de-France) et la firme Total. Etalé sur une période de cinq ans (2017-2022), le coût total du projet Weeecam s’élève à 6 millions d’euros et génère la création de 150 emplois.

De l’or dans les déchets

Les déchets électroniques (appareils électriques en fin de vie, dont les téléphones, écrans plasma, climatiseurs, appareils électroménagers…) contiennent une kyrielle de substances toxiques. Comme l’a fait remarquer Boris Fauterau, représentant résident au Cameroun de Solidarité technologie et Chef du projet Weeecam, ces déchets renferment « des métaux lourds, des polluants organiques persistants, des gaz à effet de serre très puissants, parfois de l’amiante ou des composés radio actifs. » Pourtant, dans ces résidus, on peut aussi dénicher des matières premières précieuses comme de l’or, le cuivre, le coltan…

Un processus de collecte et de traitement

L’association compte travailler avec des collecteurs mobiles qui feront du porte-à-porte afin d’aider les ménages à se débarrasser des appareils électroniques hors d’usage. Les déchets collectés seront ensuite déposés dans les centres de recyclage pour être réparés ou recyclés. Selon le chef du projet, il est prévu de « peser, inventorier et trier pour séparer ce que l’on espère effectivement réparer de ceux qui sont vraiment des causes perdues. Les équipements réparables seront ensuite mis en forme, les mémoires effacées, puis ils seront mis en vente en vente à très bas prix. » Les déchets non réparables, quant à eux, seront démantelés. Les techniciens devront séparer les fractions des différents matériaux qui les composent. Ils seront ensuite remis à des recycleurs spécialisés qui disposent d’infrastructures industrielles.

Dans les prochaines années, l’association projette de construire et d’équiper une deuxième usine de 2500 m2 à Douala, la capitale économique, et d’ouvrir 12 points de collecte d’ordures à Yaoundé et Douala, les deux principaux centres urbains du Cameroun.

Luchelle Feukeng

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