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CAMEROUN : le gouvernement s’inquiète de la disparition progressive du pangolin

CAMEROUN : le gouvernement s’inquiète de la disparition progressive du pangolin©EcoPrint/Shutterstock

Les données sur le braconnage du pangolin au Cameroun sont suffisamment éloquentes et inquiétantes. En 2019, un total de 2,3 tonnes d’écailles de pangolin ont été saisies au port de Douala. C’est d’ailleurs dans ce même port qu’a eu lieu en 2017, la saisie de la plus grande cargaison d’écailles de pangolin jamais réalisée en Afrique centrale. La cargaison illégale de 5 tonnes était sur le point d’être expédiée en Chine, un pays considéré comme la principale destination des écailles quittant la région.

Pour pallier le problème, les pouvoirs publics ont saisi l’occasion de la 9e édition de la journée mondiale du pangolin, célébrée le 15 février 2020, pour sensibiliser le public contre le braconnage des pangolins. Distribution de dépliants et conférence de presse ont ainsi été organisées pour permettre au grand public de comprendre les défis auxquels les pangolins sont confrontés. « L’espèce se fait rare. Les saisies réalisées au cours de la dernière décennie démontrent à suffisance que le pangolin est sérieusement menacé. Il est donc nécessaire que la préservation du pangolin devienne l’affaire tous », a déclaré Joseph Lekealem, le directeur des faunes sauvages et des aires protégées au ministère camerounais des forêts et de la faune.

Au Cameroun, les trafiquants gardent un désir effréné à l’endroit du pangolin, et pourtant la protection de ce mammifère a été renforcée. Son statut a été transféré de la classe B à la classe A, où l’animal bénéficie d’une protection intégrale, traduite par l’interdiction de sa chasse, de son exploitation et de sa détention.

Et si le Coronavirus était la meilleure protection pour le pangolin ?

Selon des scientifiques, l’épidémie de Coronavirus qui continu sa propagation à travers le monde, avec à la clé plusieurs milliers de morts, aurait été transmise à l’homme par le pangolin. La nouvelle a été relayée par les médias à travers le monde, suscitant la méfiance de certains, vis-à-vis du petit mammifère à écailles sans défense, qui se recroqueville en boule lorsqu’il se sent menacé. En Chine, où le pangolin est très prisé, et où le coronavirus est apparu en fin décembre 2019, les autorités ont vite réagi. Le retrait de la viande de pangolin dans les menus gastronomiques a été inséré parmi les moyens de prévention du Coronavirus.

Boris Ngounou

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