CAMEROUN : le bambou, une alternative dans la lutte contre les changements climatique

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CAMEROUN : le bambou, une alternative dans la lutte contre les changements climatiques ©Gibrile Kenfack Tsabdo

Au Cameroun, un projet vise la restauration de 6 000 hectares de terres à travers la valorisation du bambou. L’initiative engagée par le gouvernement camerounais et ses partenaires vise à utiliser les espèces végétales locales pour la conservation de la biodiversité.

Lors du tout premier congrès africain du bambou et du rotin tenu du 20 au 22 avril dernier à Yaoundé, le ministère camerounais de l’Environnement, de la Protection de la nature et du Développement durable a exposé un projet de développement du bambou pour restaurer les paysages dégradés, conserver la biodiversité, gérer durablement les terres et améliorer les moyens de subsistance des communautés. Le projet d’appui à la restauration des paysages dégradés (TRI) mis en œuvre par l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN) avec la contribution du Fonds pour l’environnement mondial (FEM) vise à restaurer une superficie totale de 6000 hectares, à assurer la gestion durable améliorée de 6 000 hectares supplémentaires et à réduire les émissions de 384 218 tonnes équivalent CO2.

Pour matérialiser ce projet, l’organisation non gouvernementale (ONG) Forêts et développement rural (Foder) assure la mise à disposition des plants. Deux pépinières de 30 000 plants ont ainsi été mises en place, dont 10 000 plants à Akomnyada, une localité située à plus de 41km de la capitale Yaoundé,  et 20 000 plants sur le site de l’Agence nationale d’appui au développement forestier (Anafor) à Mbalmayo dans la région du centre.

À travers le recours au bambou, le Cameroun veut accélérer l’atteinte du 13e objectif de développement durable (ODD 13) sur les « mesures relatives à la lutte contre les changements climatiques ». L’idée est de restaurer les terres et des paysages dégradés, de séquestrer le CO2 et d’améliorer la gestion des nappes phréatiques dans les paysages dégradés. Selon les experts, le choix du bambou est davantage justifié par sa capacité à séquestrer le CO2 et à s’adapter au niveau du sol.

Le président de l’association Terre et ressources pour le développement durable (Suhe), Luc Ndebe, indique d’ailleurs que « le bambou séquestre le CO2 dix fois plus que le bois. Son taux de régénération est 50 fois plus élevé que le bois. En matière de lutte contre le changement climatique, le bambou est la ressource idéale ». D’après les chiffres officiels, le Cameroun abrite 15 espèces de bambou sur les 1 642 recensées sur la planète.

Gibrile Kenfack Tsabdo,

avec le soutien de Rainforest Journalism Fund

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