CAMEROUN : la startup Pneupur recycle les vieux pneus en nouveaux revêtements de sol

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CAMEROUN : la startup Pneupur convertit les vieux pneus en nouveau revêtement de sol©Piotr WytrazekShutterstock

Pneupur travaille à la minimalisation du risque environnemental et sanitaire que constituent les pneus usagés dans les pays africains. Fraichement installée au Cameroun, la startup est plutôt bien accueillie, avec des premières commandes évaluées à 50 000 euros de chiffre d’affaires.

Le domaine de la préservation de la nature au Cameroun vient d’enregistrer un nouvel opérateur : Pneupur. À travers un procédé innovant et breveté auprès de l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI), la jeune startup collecte les pneus usagés non réutilisables, les traite en fonction des critères locaux pour en faire une matière première secondaire, qui est utilisée pour la fabrication des revêtements sol 100 % écologique. Ces revêtements peuvent ainsi être utilisés pour tapisser les terrains de sport (stades de basket, pistes d’athlétisme), les cours d’école, les cours d’intérieurs d’habitations et les espaces publics.

Spécialisée dans le recyclage et la valorisation du pneumatique usagé non réutilisable, Pneupur affiche une vision de minimalisation du risque écologique et sanitaire que constituent les pneus usagés dans les pays africains, tout en créant des emplois et de la richesse dans une perspective d’économie circulaire et de lutte contre les changements climatiques.

Logée depuis 2018 dans la technopole de l’École nationale supérieure polytechnique de Yaoundé, la startup prévoit de se doter dès l’année 2020, d’une usine de trois hectares à Bikok, une localité camerounaise située dans la région du Centre. Cette unité industrielle, qui ambitionne de créer 41 emplois directs et 150 emplois indirects sur une période de 3 ans, va démarrer par une capacité de traitement de 70 000 pneus usagés, avant de monter en régime pour atteindre 150 000 pneus traités au bout de la 3e année de fonctionnement. Selon les promoteurs, cet investissement coûtera environ 500 000 euros, soit 327 millions de francs CFA, mis à disposition par des opérateurs privés et des fonds d’investissement.

Bientôt une application mobile pour la collecte des pneus

Pneupur est l’œuvre de deux jeunes camerounais, les frères jumeaux Belibi. Férus d’automobiles et passionnés par l’entrepreneuriat, ils ont décidé de mettre leurs passions au service de l’environnement. Leurs travaux pour le recyclage des pneus leur ont valu plusieurs récompenses. De 2015 à 2017, ils ont été lauréats de plusieurs prix tels que Entrepreneur en Afrique (EEA) organisé par Campus France, Bond’Innov de l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) et Centrale de Paris. Et très récemment, le 17 mai 2019, PneuPur a remporté le Prix de l’Entrepreneur Africain dans la catégorie start-up. Ils ont également bénéficié de soutiens financiers pour la mise en œuvre de leur projet de Recyclage et de Valorisation du Pneumatique usagé non réutilisable, grâce auxquels ils ont co-fondé « Pneupur ».

Les frères Belibi, qui sont basés en France et suivis depuis 2017 par l’incubateur Bond’innov, ont donc choisi de lancer la production sur le territoire de leur pays d’origine, le Cameroun, à partir duquel ils comptent étendre leurs activités en Afrique. Leur installation n’a pas tardé à porter des fruits. En quelques mois seulement, quatre chantiers tests ont été décrochés dans des écoles privées, un centre de loisirs et un groupe de maisons d’hôtes à Yaoundé. Soit en tout plus de 2 000 m² de sols représentant environ 50 000 euros de chiffre d’affaires. « Nous avons eu le soutien officiel du ministère de l’Environnement et du ministère des Mines et de l’Industrie au Cameroun, un point important pour faciliter les procédures administratives et l’importation du matériel liées au démarrage de l’activité », explique Benjamin Bélibi.

Pour une meilleure disponibilité de leur matière ressource, les jumeaux comptent lancer une application mobile. Celle-ci permettra de géolocaliser les pneus, de cartographier les lieux de collecte, et d’interagir avec les détenteurs de pneus usagés.

Boris Ngounou

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