Le Burundi obtient des fonds pour la résilience face au dérèglement climatique. Il s’agit de 20, 55 millions de dollars accordés par la Banque africaine de développement (BAD) et destiné à soutenir les agriculteurs touchés par ce phénomène.
Le projet d’appui au développement durable des chaînes de valeur de l’agriculture et de l’élevage au Burundi (PADCAE-B) devrait démarrer d’ici peu. L’initiative vient de bénéficier d’un financement de 20,55 millions de dollars de la Banque africaine de développement (BAD). Une partie du financement, 12,83 millions de dollars est issue du Fonds africain de développement (FAD), le guichet à taux concessionnel de la BAD. Le reste de l’enveloppe, 7,72 millions de dollars, provient du Pilier 1 de la Facilité d’appui à la transition (FAT), un mécanisme de financement de la banque destiné aux pays fragiles et en transition.
Le PADCAE-B sera mis en œuvre sur une période de cinq ans, dans les provinces de Kirundo (Busoni, Vumbi, et Bwambarangwe), Muyinga (Giteranyi, Gasorwe et Gashoho) et Ngozi (Gashikanwa, Kiremba et Tangara), au nord du Burundi. L’initiative profitera directement à 138 060 personnes et de façon indirecte à l’ensemble des populations des trois provinces (Kirundo, Muyinga et Ngozi), soit un total de 2 743 366 habitants. « Ces trois provinces figurent parmi celles ayant les densités de population les plus élevées au Burundi », souligne la BAD.
La réhabilitation des marais
À travers le PADCAE-B, le gouvernement prévoit de réhabiliter 1 390 hectares de marais, aménager 3 024 hectares de bassins versants et de mettre en place 800 hectares d’irrigation collinaire et de collecte des eaux de pluie. Ces différentes réalisations devraient contribuer à booster la production des agriculteurs dans les zones ciblées. Le projet appuiera également la formation des agri-multiplicateurs de semences, tout en assurant la production et la distribution de 3 000 plants des nouvelles cultures d’exportation notamment les noix de macadamia et l’anacarde.
Les fonds alloués par la BAD permettront aussi aux autorités burundaises d’acquérir de nouvelles bêtes, notamment 10 800 chèvres et 630 truies ; ainsi que construire une unité de fabrique d’aliments de bétail et une écloserie aquacole.
Au moins 17 égraineuses alimentées à l’énergie solaire
Le gouvernement burundais créera sept centres communaux agropastoraux qui l’accompagneront dans la mise en œuvre du PADCAE-B et de son vaste programme de réforme du secteur agricole. Un appui sera aussi apporté à la structuration et la professionnalisation des coopératives par la mise en place de 17 égraineuses alimentées à l’énergie solaire dans le pays. Les futurs dispositifs devraient permettre aux agriculteurs des provinces cibles de surmonter le problème de coupures récurrentes d’électricité du fait de l’instabilité du réseau national. Ce qui permettra de booster leurs productions et de réduire leurs factures d’électricité. Le Burundi ne dispose que d’une puissance électrique de 40 MW pour un taux d’électrification de 11 % selon un rapport de 2018 de la Banque mondiale.
Inès Magoum
