La vie de 600 ménages burkinabés devrait basculer dans les prochains mois. Le Projet d’électrification des énergies renouvelables et d’adaptation aux changements climatiques (Reacteep) va leur permettre d’accéder à l’énergie propre. Il a été lancé le 30 juillet 2018 par le ministre de l’Énergie, Bachir Ismaël Ouédraogo, en partenariat avec le Fonds d’appui africain pour le développement de l’entreprise (AECF). Il est financé à plus de 2,5 milliards de francs CFA (près de 4 millions d’euros) par la Suède. L’Acef a été créée en 2008 dans le but d’aider les entreprises à innover et créer des emplois. Depuis dix ans déjà, elle a soutenu près de 257 entreprises dans 24 pays d’Afrique subsaharienne. Elle intervient entre autres dans les secteurs suivants : agriculture et agrobusiness, énergie renouvelable, adaptation aux changements climatiques, etc.
L’un des livrables du projet au Burkina Faso est l’installation d’un système d’alimentation en électricité d’origine photovoltaïque pour les PME (30 %) et pour les ménages (70 %). Quand ce décor sera planté, les clients paieront leurs factures sur la base d’une facturation dite « paie comme tu épargnes », comme l’a précisé le premier conseiller à l’Ambassade de Suède, Richard Bomboma. D’ailleurs, un appel d’offres pour retenir trois maitres d’ouvrage de ce projet a été lancé et la date butoir de dépôt de candidatures est fixée au… 10 août 2018.
Le problème de l’accès à l’énergie demeure une préoccupation majeure inscrite sur l’agenda politique au Burkina Faso. En 2017, le pays a enregistré 3000 coupures d’électricité. Pourtant, l’État a injecté 40 milliards de FCFA (environ 6 millions d’euros) pour redynamiser ce secteur. Toujours au Burkina, 63 % de l’énergie est générée par la production de combustibles fossiles. Une situation qui prive une grande partie de la population de l’accès à l’énergie. En 2017, le taux d’accès était de moins de 20 %. Pourtant, ce pays de 20 millions d’habitants est propice à l’essor de l’énergie solaire avec un record d’ensoleillement de 3 000 à 3 500 heures par an. Ce projet s’inscrit dans la vaste série de politiques publiques du gouvernement burkinabé pour faciliter l’accès à l’énergie, verte en l’occurrence.
Luchelle Feukeng