BOTSWANA : plus de 500 vautours retrouvés morts après un empoisonnement massif

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BOTSWANA : plus de 500 vautours retrouvés morts après un empoisonnement massif©FJAHShutterstock

Au Botswana, des braconniers ont empoisonné les carcasses d’éléphants pour éviter de se faire repérer à cause des vautours. Résultat, plus de 500 rapaces d’espèces en voie de disparition ont trouvé la mort. Le massacre concerne les vautours africains (Gyps africanus) et les vautours charognards, qui se retrouvent désormais au bord de l’extinction au Botswana.

Le Botswana vient de subir un lourd et horrible crime écologique. Au total, 537 vautours et deux aigles ravisseurs ont été tués par des braconniers. Les corps sans vie ont été retrouvés le 20 juin 2019. Après avoir tué et dépossédé trois éléphants de leurs défenses d’ivoire, les braconniers ont garni les carcasses de poison, afin de tuer délibérément les vautours qui s’intéresseraient aux carcasses. Car ces charognards, qui tournent habituellement autour des cadavres, pouvaient révéler leur présence.

Parmi les rapaces tués, l’on compte 468 vautours africains (Gyps africanus), et 28 vautours charognards, qui sont deux oiseaux classés en danger critique d’extinction par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

Selon Kerri Wolter, fondateur de Vulpro, une organisation de protection des vautours d’Afrique du Sud, qui a été citée par nos confrères de Futura Planète, « Les vautours font partie des animaux dont le rythme d’extinction est le plus rapide au monde ». Le vautour africain, dont il ne reste plus que quelques milliers d’individus dans la nature, a ainsi vu sa population décliner de 90 % ces 30 dernières années.

Les tueurs de vautours se recrutent également parmi les paysans

Selon les experts, les vautours africains sont souvent les victimes involontaires d’empoisonnement, à cause des carcasses badigeonnées de pesticides agricoles hautement toxiques, qui permettent de tuer les prédateurs de bétail.

C’est le cas d’Armand Aucamp, un agriculteur de la petite de ville de Molteno dans la province du Cap oriental en Afrique du Sud. En 2013, ce dernier a été condamné à une peine d’emprisonnement d’un an avec sursis, et au paiement de 700 euros, soit 10 000 rands d’amende, pour avoir empoisonné 46 vautours. Il avait chargé une carcasse de mouton de carbofuran, un puissant insecticide. Il voulait en réalité s’en prendre aux chacals qui s’attaquaient à son bétail.

Selon Kerri Wolter, l’empoisonnement des vautours devrait être « sévèrement » puni, au même titre que le braconnage des rhinocéros. Elle note qu’il n’existerait plus que 3 700 vautours du Cap dans le monde. Ces rapaces aux plumes couleur crème et au cou nu, sont présents dans le sud de l’Afrique et ne se reproduisent qu’en Afrique du Sud, au Botswana et au Lesotho.

Le déclin rapide des vautours sur le continent a des conséquences importantes pour les populations, car les vautours aident à stopper la propagation des maladies, en nettoyant les carcasses en décomposition.

Boris Ngounou

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