AFRIQUE : sept villes sont menacées d’être englouties par les eaux d’ici 2100

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AFRIQUE : sept villes sont menacées d’être englouties par les eaux d’ici 2100©Lindsay BassonShutterstock

Selon une étude menée par 20 experts en changement climatique, si rien n’est fait pour infléchir les émissions de gaz à effet de serre, l’eau des océans aura monté de deux mètres en 2100. Cette montée des eaux affectera en premier lieu les villes estuaires. En Afrique 7 grandes villes seront recouvertes par les flots, si le scénario venait à se confirmer.

Les conclusions de l’étude publiée le 21 mai 2019 par l’Académie américaine des sciences font froid dans le dos. Elles prévoient des catastrophes environnementales sans précédent, dans toutes les régions de la planète. L’étude menée par 20 experts environnementalistes est un nouvel appel à lutter contre le réchauffement climatique. Car, même si l’accord de Paris est respecté par tous les pays signataires, les scientifiques affirment que l’eau montera malgré tout d’environ un mètre et la température moyenne augmentera de 2 degrés avant 2100. Le tout pour des conséquences qui restent dramatiques, notamment en Afrique. Le continent le plus exposé aux effets des changements climatiques pourrait assister à la disparition de sept grandes villes côtières.

Abidjan se trouve en ligne de mire des villes les plus vulnérables face au risque de la hausse du niveau de la mer en Afrique. La cité balnéaire ivoirienne située sur les bords de l’océan Atlantique est en danger. Selon le rapport State of the World Cities 2008-2009 de l’ONU Habitat, le port et l’aéroport d’Abidjan, situés à un mètre au-dessus du niveau de la mer, seront noyés par une montée des eaux. La situation s’étendra sur une superficie de 562 km2 le long de la côte, y compris Grand-Bassam, station balnéaire située en périphérie d’Abidjan.

Pour une ville comme Alexandrie en Égypte, il suffira d’une élévation de 0,5 mètre, pour que la mer submerge les plages, provoquant ainsi le déplacement de 8 millions de personnes.

Même problème pour des villes telles que Lomé au Togo, le Cap en Afrique du Sud et dans la région côtière de Guinée.

Une lueur d’espoir résiste tout de même

L’étude réalisée par les experts de l’Académie américaine des sciences met également sur la sellette, des villes asiatiques, américaines et européennes. L’inondation de ces villes côtières devra provoquer de manière globale, au moins 187 millions de déplacés climatiques d’ici à la fin du siècle.

Les conclusions de cette étude s’inscrivent dans la famille des prévisions les plus pessimistes concernant les effets du changement climatique. Lesquelles suggèrent par ailleurs que l’Afrique pourrait perdre 47 % de ses revenus agricoles d’ici à l’an 2100.

Il existe toutefois, selon le Programme alimentaire mondial (FAO), des prévisions optimistes fixant à seulement 6 %, les pertes agricoles causées par le réchauffement climatique en Afrique. Ce second scénario part du principe que des pratiques et des infrastructures d’adaptation au changement climatique sont déjà en place. Néanmoins, l’écart entre ces deux estimations est suffisamment important pour justifier des investissements dans des stratégies d’adaptation qui permettront à l’Afrique de mettre à profit ses vastes ressources naturelles. Pour parvenir à consolider son agriculture et à enrayer la faim, les analystes considèrent que le continent devra composer avec son environnement naturel afin de le rendre plus productif et résilient au changement climatique.

Pour ce qui est des inondations, une étude du Conseil économique social et environnemental français (Cese), présentée en 2015, appelle à agir sur quatre vecteurs principaux : « l’exposition de la population et des infrastructures, la vulnérabilité des enjeux, les facteurs anthropiques d’exposition et l’anticipation du changement climatique ». « Un certain nombre de mesures pourraient être prises dans les zones connues pour leurs risques naturels en faisant preuve de bon sens », souligne-t-elle. Et de citer, à titre d’exemple, qu’en cas de risque avéré d’inondation de plaine, « la première mesure à prendre est de ne délivrer aucun permis de construire dans les zones d’expansion de crue ou situées à proximité du lit d’un cours d’eau ». Face aux risques d’inondations, les nouveaux bâtiments situés dans les zones à risque devraient bénéficier de techniques adaptées (construction sur pilotis, fondations renforcées…) tandis que les bâtiments existants devraient eux aussi comporter des aménagements spécifiques (occultation des voies pénétrantes, rehaussement des coffrets électriques, etc.).

Boris Ngounou

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