AFRIQUE : selon le PNUD, le changement climatique exaspère les violences

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AFRIQUE : selon le PNUD, le changement climatique exaspère les violences © javarman/Shutterstock

Dans un rapport présenté le 24 mai 2023 à Genève en Suisse, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), établi un lien de cause à effet entre le changement climatique et la montée des conflits armés en Afrique. Le rapport intitulé « Sur les chemins de l’extrémisme en Afrique : les voies de recrutement et de désengagement », recense les causes de l’explosion des activités des groupes armés non étatiques, et pointe du doigt la crise climatique comme catalyseur de l’escalade de la violence sur le continent.

Les crises climatiques et environnementales actuelles affectent tous les aspects de la vie en Afrique, y compris la sécurité. Présenté le 24 mai 2023 à Genève en Suisse, un rapport du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) inclut le changement climatique parmi les causes profondes de la montée de l’extrémisme violent en Afrique subsaharienne. L’étude s’est focalisée sur huit pays d’Afrique subsaharienne que sont le Burkina Faso, le Cameroun, le Tchad, le Mali, le Niger, le Nigeria, la Somalie et le Soudan.

Le rapport cite clairement les crises climatiques et environnementales parmi les facteurs de l’escalade de la violence terroriste dans cette partie de l’Afrique. En effet, les groupes armés non étatiques profitent de la « dégradation de l’environnement et de la gestion inéquitable des terres pour se positionner comme justiciers, régulateurs de l’accès aux ressources naturelles et fournisseurs de services judiciaires et administratifs, ainsi que comme substituts des moyens de subsistance ». Les auteurs du rapport préviennent que bien que ces groupes armés n’aient pas encore « fait du changement climatique un message majeur, ils pourraient facilement élaborer un récit global le présentant comme la forme ultime de violence structurelle imposée par les pays développés au reste du monde. ».

Le rapport présente une région devenue « l’épicentre mondial de l’activité extrémiste violente ». En 2021, près de la moitié de tous les décès liés au terrorisme ont été recensés en Afrique subsaharienne, dont plus d’un tiers dans quatre pays à savoir, la Somalie, le Burkina Faso, le Niger et le Mali. Les activités terroristes se sont également propagées à d’autres parties du continent, comme le Mozambique, et ont un impact « dévastateur » sur les vies, les moyens de subsistance, ainsi que les perspectives de paix et de développement.

Une crise climatique davantage critique

Lors de la Conférence régionale sur les changements climatiques, la paix et la sécurité en Afrique de l’Ouest et au Sahel, qui s’est tenue du 6 au 7 avril 2022 à Dakar au Sénégal, des participants ont annoncé des conflits engendrés par les effets du changement climatique en Afrique de l’Ouest et au Sahel. « Dépourvues de bétails, de potagers, et de points d’eau, les populations migrent vers les quelques petites ressources qui restent et qui n’ont pas été endommagées par la sécheresse. Une fois là-bas, la compétition pour l’accès à l’eau ou au bétail, engendre des tensions qui peuvent inévitablement dégénérer en conflit » avait expliqué la présidente de l’Association des femmes nigériennes contre la guerre, et ancienne maire d’Agadez, Hadjia Zara Mamadou.

En Afrique de l’Ouest, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) prévoit une augmentation moyenne de la température de 3,3 °C d’ici l’an 2100, qui pourrait atteindre 4,7 °C dans la moitié nord du Mali.

Lire aussi-AFRIQUE: le changement climatique menace la sécurité à l’Ouest et au Sahel

Pour remédier aux conséquences du changement climatique sur la sécurité en Afrique subsaharienne, le rapport du PNUD invite entre autres solutions, à prendre en compte les notions de crise climatique et de l’écologie politique dans les analyses. L’étude ajoute que l’analyse des conflits devrait inclure non seulement la « dynamique politique entre les diverses identités, moyens de subsistance, groupes politiques et mobilisateurs violents, » mais aussi la relation entre les populations humaines et les « écosystèmes dans lesquels elles vivent. ».

Boris Ngounou

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