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AFRIQUE : quels enjeux pour la nouvelle initiative française pour un cacao durable ?

AFRIQUE : quels enjeux pour la nouvelle initiative française pour un cacao durable ?AFRIQUE : quels enjeux pour la nouvelle initiative française pour un cacao durable ?

C’est l’engagement de la France pour une cacao-culture respectueuse de l’environnement en Afrique. À l’occasion de la Journée mondiale du cacao, célébrée le 1er octobre 2021, le Syndicat du chocolat, qui regroupe près de 60 entreprises du secteur du chocolat a lancé l’initiative française pour un cacao durable. L’initiative réunit l’État, des entreprises de l’industrie, des négociants, des enseignes de distribution, des organisations de la société civile, des instituts de recherche travaillant sur la filière cacao et chocolat en France.

Les signataires de cette initiative s’engagent notamment à lutter contre la déforestation importée. Il s’agit par exemple de boycotter tout cacao lié à la déforestation. Une action déjà prévue dans le cadre de la stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée (SNDI), adoptée le 14 novembre 2018, pour mettre fin en 2030 à l’importation de produits forestiers ou agricoles non durables contribuant à la déforestation.

Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), d’ici une dizaines d’années, il n’y aura plus de forêts en Afrique de l’Ouest si la cacao-culture n’est pas menée de manière durable. L’organisation note qu’entre 2000 et 2010, l’Afrique a atteint 3,4 millions de pertes nettes d’hectares de forêts par an, à cause du cacao.

Améliorer le revenu des cacaoculteurs et de leurs familles

L’initiative française pour un cacao durable prend également en compte les irrégularités économiques de la filière. Le Centre de ressources sur les entreprises et les droits de l’homme constate à cet effet que les producteurs de cacao ne sont pas payés à juste titre.  Dans une étude publiée en 2018, l’institut de recherche note que la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Cameroun qui exportent 70% du cacao brut dans le monde ne perçoivent que 3% des revenus générés par le chocolat. Une analyse macroscopique qui traduit clairement la précarité dans laquelle vivent les petits producteurs de cacao à la base. Pour remédier la situation, les acteurs français du cacao entendent renégocier les termes du marché avec les pays producteurs de cacao, afin que d’ici à 2030, les cacaoculteurs et de leurs familles puissent avoir des revenus décents.

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L’initiative française pour un cacao durable s’inscrit dans le cadre d’un élan européen. Le 22 janvier 2021 à Abidjan, l’ambassadeur de l’Union européenne (UE) en Côte d’Ivoire, Jobst Von Kirchmann a annoncé une législation européenne visant à lutter contre la destruction des forêts dans la chaîne d’approvisionnement du cacao. « Il y a un règlement en préparation, qui vise à interdire des produits qui contribuent à la déforestation. Il y a une deuxième législation en préparation, contraignante pour le secteur privé, et qui visera à rendre obligatoire le devoir de vigilance, ce que l’on appelle en anglais “Due Diligence”, en matière des droits fondamentaux. Donc là, vous avez le travail des enfants et le travail décent. La Commission européenne présentera cela en été 2021 » affirme le diplomate, dont la région importe 67 % de la production cacaoyère ivoirienne.

Boris Ngounou

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