AFRIQUE : même en 2030, l’électrification pour tous pourrait ne pas être effective

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AFRIQUE : même en 2030, l’électrification pour tous pourrait ne pas être effective©A. and I. KrukShutterstock

La 4e évaluation de l’objectif global d’accès universel à une électricité durable et abordable d’ici à 2030, a été publiée le 22 mai 2019. L’étude relève que l’Afrique subsaharienne représente un caillou dans la chaussure, pour ce qui est de l’atteinte de l’objectif de développement durable, ODD n° 7 de l’ONU. Si des mesures fortes ne sont pas prises, près de 573 millions d’Africains demeureront sans électricité d’ici à 2030.

La batterie de projets d’électrification durable, déployée cette dernière décennie en Afrique au sud du Sahara semble insuffisante. Près de 650 millions de personnes au monde, dont 88 % vivent en Afrique subsaharienne, n’auront toujours pas accès à une électricité durable et abordable en 2030.

C’est du moins ce qui ressort des données compilées par l’Agence internationale de l’énergie (AIE), l’Agence internationale pour les énergies renouvelables, les Nations unies, la Banque mondiale et l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Cette étude rendue à sa quatrième édition le 22 mai 2019 mesure les progrès en matière d’énergie, en rapport avec l’objectif de développement durable n° 7 de l’ONU, qui est d’assurer une énergie abordable, fiable, durable et moderne pour tous d’ici à 2030.

Si dans le monde, « l’accès à l’énergie a considérablement progressé ces dernières années, le nombre de personnes sans électricité passant de 1,2 milliard en 2010 à un milliard en 2016 et à environ 840 millions en 2017 », le rapport relève cependant que l’Afrique subsaharienne est à la traine.

Des progrès lents, malgré la ruée vers le solaire

Selon le rapport, un peu moins d’un milliard de personnes dans le monde fonctionnent sans électricité et 50 % d’entre elles se trouvent en Afrique subsaharienne.

En outre, trois milliards de personnes n’ont toujours pas accès à une cuisine propre en 2017, résidant principalement en Asie et en Afrique subsaharienne. Et elles devraient être encore de 2,2 milliards en 2030, ce qui n’est pas sans impact sur la santé et l’environnement.

Et pourtant, des progrès ont été réalisés au cours de la dernière décennie en ce qui concerne l’utilisation de l’électricité renouvelable à partir de l’eau, de l’énergie solaire et éolienne. Notamment dans le domaine du solaire, l’on a assisté au lancement de projets tels que : « Énergie pour tous en Afrique » porté par le français Jean-Louis Borloo et visant à électrifier l’Afrique en 10 ans ; le projet « New Deal pour l’énergie en Afrique », lancé par la Banque africaine de développement (BAD) ; « Scaling solar » de la Banque mondiale et « Power Africa » impulsé en 2013 par le président américain d’alors, Barack Obama.

Et d’après le Solarize Africa Market Report, publié le 13 mai 2019, qui prend en compte des données plus récentes, le marché africain du solaire photovoltaïque a de beaux jours devant lui. Les investissements dans le solaire photovoltaïque vont à un rythme effréné, tel que la capacité installée de cette énergie renouvelable pourrait peser 30 gigawatts (GW) en 2030, soit 6 fois sa capacité actuelle.

L’ONU pour qui l’Afrique reste loin du compte, recommande toutefois, une amélioration de l’accès à des technologies et à des carburants propres, ainsi que la progression vers l’intégration des énergies renouvelables dans les applications finales pour les bâtiments, les transports et l’industrie. Il faut également accroître les investissements publics et privés dans l’énergie et mettre davantage l’accent sur les cadres règlementaires et les modèles innovants d’entreprise pour transformer les systèmes énergétiques.

Boris Ngounou

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