AFRIQUE : l’Irstea lance la 2e étude sur la biodiversité des cours d’eau saisonniers

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AFRIQUE : l’Irstea lance la 2e étude sur la biodiversité des cours d’eau saisonniers©PiyasetShutterstock

L’Afrique subsaharienne fait partie des régions du monde, inventoriées par la deuxième étude sur les cours d’eau intermittents à travers le monde, que lance l’Institut [français] de recherche en sciences et technologies pour l’'environnement et l’'agriculture (Irstea). Très peu connue, la biodiversité des rivières et cours d’eau qui cessent de couler momentanément fait partie des plus menacées de la planète. La deuxième campagne de prélèvement va contribuer à l’augmentation des connaissances sur la biodiversité de ces cours d’eau dont l’assèchement augmente sous l’effet des changements climatiques.

Le bassin hydrographique du Niger, avec pour principal affluent la Bénoué (1400 kilomètres de long), un fleuve facilement navigable en mai et très bas en décembre, interdisant toute navigation en soit impssible, fait partie des endroits du monde qui seront étudiés pendant la deuxième campagne de prélèvements visant à quantifier la biodiversité des rivières intermittentes dans le monde. L’Institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture (Irstea) de France, a l’ambition d’explorer les données de la biodiversité terrestre et aquatique de ces milieux particuliers, afin de lutter plus efficacement contre les changements climatiques.

« Ce n’est pas parce que ces cours d’eau s’assèchent à certains moments de l’année qu’ils sont déconnectés du réseau des autres rivières. Or les “oublier”, laisser la voie à d’éventuelles pollutions sur ces cours d’eau, qui vont affecter le réseau hydrographique auquel ils sont connectés par intermittence », a déclaré Thibault Datry, éco-hydrologue au centre Irstea de Lyon-Villeurbanne, lors du lancement de la campagne, à l’occasion de la fête de la science, le 13 octobre 2019 à Paris en France. « Il est donc urgent de mieux recenser, et de comprendre ces cours d’eau pour mieux les gérer, les protéger et protéger par conséquent l’ensemble du réseau hydrographique mondial » a-t-il poursuivi.

L’étude consiste dans la quantification de la biodiversité aquatique et terrestre des rivières intermittentes à l’échelle globale en utilisant des protocoles d’échantillonnages simples et standardisés selon le type de biodiversité analysé. Il s’agit de prélever des sédiments séchés qui seront remouillés pour les invertébrés aquatiques, d’analyser l’ADN des sols et des sédiments pour les microorganismes, et d’analyser l’ADN de l’eau pour les poissons.

Les résultats seront connus en fin 2021

Il s’agit pour l’Irstea de collecter, homogénéiser et analyser toutes les données de 250 rivières en Afrique Subsaharienne, en Amérique du Sud, et en Asie du Sud-Est. Le but étant de dégager dès la fin de l’année 2021, une vision globale du fonctionnement de la biodiversité des cours d’eau intermittents du monde.

Les données attendues seront alors associées à celles de la première campagne, menée en 2015. Après avoir sillonné plus de 200 rivières intermittentes dans 28 pays à travers le monde, les chercheurs de l’Irstea ont mesuré la quantité de matière organique accumulée lors des phases d’assèchement et défini les facteurs qui influencent sa composition et sa quantité (climat, végétation rivulaire, largeur du cours d’eau, durée de la phase sèche, régime d’écoulement…).

Les résultats de cette première campagne, publiée en 2018 dans Nature Geoscience, ont permis d’apprécier pour la première fois, le rôle de ces cours d’eau dans le cycle global du carbone : une seule remise en eau annuelle de l’ensemble des rivières intermittentes pourrait augmenter de 10 % les émissions de CO2 attribuées aux cours d’eau.

Boris Ngounou

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