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AFRIQUE : l’insécurité alimentaire hante les débats à la COP15 sur la désertification

AFRIQUE : l’insécurité alimentaire hante les débats à la COP15 sur la désertification©Meryll/Shutterstock

En Afrique où l’agriculture occupe environ 60% de la population active selon la Banque mondiale, les risques d’insécurité alimentaire sont de plus en plus préoccupants. La dégradation progressive des sols dans des zones arides et sèches entraîne la détérioration de la végétation, une aridification et l’appauvrissement des sols. L’absence d’humidité et de fertilité des terres se traduit par la chute des rendements agricoles.

À Bangolo, un village arboré de l’ouest de la Côte d’ Ivoire, Mauricette Bly dirige une coopérative d’une centaine de femmes. Elle a fait le déplacement d’Abidjan pour porter les doléances de ses membres à la COP15. « Depuis 2015, nos culture sèchent à cause du manque d’eau. Ce dont nous avons besoin aujourd’hui, ce sont des systèmes d’irrigation, ce sont des productions en hors-sol et des forages. Parce qu’on a des cours d’eau dans nos zones de production qui peuvent nous aider à préserver la sécurité alimentaire» explique la cultivatrice de manioc.

« En tant qu’agriculteurs, nous avons été négativement affectés par la sécheresse. Les puits que nous utilisions pour irriguer nos fermes se sont asséchés. Nos fermes risquent maintenant d’être envahies par les animaux sauvages. Eux aussi sont affectés par la sécheresse, alors ils viennent chercher des pâturages. Nous avons perdu une quantité importante de cultures que nous espérions récolter » s’alarme pour sa part Fawzia Salah Mohamud, une agricultrice venue de la Somalie.

La désertification menace 319 millions d’hectares terres en Afrique

L’arrêt de la dégradation des terres en Afrique, avec la menace qu’elle exerce sur la sécurité alimentaire n’est visiblement pas pour demain, bien qu’il existe des solutions pour en sortir. Selon Jean-Luc Assi le ministre ivoirien de l’Environnement, près de 319 millions d’hectares de terres sont menacés par la désertification en Afrique.

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« La dégradation des terres n’est pas une fatalité. La réparation est possible. En effet, la restauration des terres dégradées est réalisable à moindre coût. Investir dans la réparation des terres dégradées est donc économiquement rentable; techniquement faisable; socialement souhaitable et bien entendu, écologiquement profitable», a souligné Ibrahim Thiaw, Secrétaire exécutif de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD) lors de la cérémonie de lancement des travaux de la COP15 sur la désertification. Selon les Nations unies, la population mondiale doit apprendre à cultiver des produits plus résistants, en utilisant moins d’eau et en dépendant moins des produits d’origine animale.

Boris Ngounou

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