AFRIQUE : les concepts au cœur du débat sur la biodiversité

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AFRIQUE : les concepts au cœur du débat sur la biodiversité© Chaton Chokpatara/Shutterstock

Dans le cadre de la série qu’Afrik 21 consacre à la Biodiversité depuis le samedi 22 mai 2021, nous vous proposons de parcourir quelques concepts qui permettent de mieux comprendre l’actualité et les débats sur la conservation de la biodiversité en Afrique.

Le changement climatique

Le changement climatique désigne les variations climatiques qu’on peut observer à un endroit donné et sur une période bien déterminée. Le changement climatique est en partie responsable de l’aggravation de la dégradation de la biodiversité dans certaines régions en Afrique. D’une contrée à une autre, ce phénomène peut se manifester par la sécheresse, notamment au Sahel, dans la corne de l’Afrique, en Afrique de l’Est et australe ; ainsi que les pluies abondantes et irrégulières en Afrique de l’Ouest et centrale. Le changement climatique est souvent associé au réchauffement climatique.

Le réchauffement climatique

Le réchauffement climatique est lié à l’augmentation des températures moyennes océaniques et atmosphériques, du fait d’émissions de gaz à effet de serre excessifs.

Gaz à effet de serre

Selon Meteo France, l’effet de serre est un phénomène naturel qui provoque une élévation des températures sur la surface de la planète. De ce fait, ce phénomène est indispensable pour tous les êtres vivants et les plantes qui peuplent la planète. Mais, ce phénomène naturel est menacé par les activités humaines qui affectent la composition chimique de l’atmosphère et entraînent l’apparition d’un effet de serre additionnel, responsable en grande partie du changement climatique actuel.

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Parmi les gaz à effet de serre responsable du changement climatique figure le dioxyde de carbone (CO2) émis par les industries et l’agriculture, les centrales thermiques et les différents moyens de transport ou encore des phénomènes naturels comme les éruptions volcaniques ou les feux de brousse. Les gaz à effet de serre se forment aussi à partir de la vapeur d’eau qui augmente avec le réchauffement climatique.

Écosystème

L’écosystème désigne un milieu de vie donné. Il est constitué de l’ensemble des organismes vivants (la biocénose) et de leur environnement non vivant (le biotope).

Écologie

L’écologie est considérée comme une science ayant pour objet d’étude, les interactions des êtres vivants entre eux et avec leur milieu. L’écologie est devenue un courant de pensée (l’écologisme ou écologie politique) qui s’incarne dans divers courants dont l’objectif commun est d’intégrer les enjeux environnementaux à l’organisation sociale, économique et politique. Il s’agit à terme de mettre en place un nouveau modèle de développement basé sur une transformation radicale du rapport activité humaine/environnement.

Si, sous d’autres cieux, des mouvements se sont déjà constitués en partis politiques se réclamant de l’écologisme, en Afrique, ce courant de pensée est davantage incarné par les organisations non gouvernementales (ONG) spécialisées dans la défense de l’environnement.

Faune

La faune désigne l’ensemble des espèces animales évoluant dans un écosystème donné. Grâce à la diversité de ses écosystèmes, l’Afrique dispose d’une faune assez diversifiée. On y retrouve d’ailleurs les « Big five ». Il s’agit d’un ensemble de cinq mammifères africains mis en avant par les autorités touristiques dans le cadre des safaris photographiques. C’est le cas du lion d’Afrique, le léopard d’Afrique, l’éléphant d’Afrique, le rhinocéros noir et le buffle d’Afrique.

Une bonne partie de ses mammifères, notamment les rhinocéros et les éléphants sont menacés de disparition à cause du braconnage. Ces pachydermes sont ciblés pour leurs défenses très recherchées sur le marché noir en Asie.

Le conflit homme-faune

Selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), un conflit humains-faune survient lorsque les besoins vitaux de la faune interfèrent avec ceux des populations humaines, en générant des conséquences négatives à la fois pour les communautés locales et les animaux sauvages. En Afrique, la situation s’aggrave à mesure que l’espace vital des animaux sauvages est grignoté par l’homme pour ses activités économiques. Parmi les espèces animales particulièrement exposées à ce phénomène figurent les éléphants, qui font des excursions dans les plantations, et des félins comme le lion qui, en suivant la route migratoire des herbivores, croise l’homme et son bétail qui peuvent devenir des proies faciles.

Flore

Dans un écosystème, la flore représente l’ensemble des espèces végétales. À ce jour, les biologistes ont recensé 62 000 espèces de végétaux sur le continent africain. Cette flore évolue en symbiose avec la faune, notamment les herbivores qui s’en servent comme source d’alimentation. Mais la flore est menacée par la déforestation.

La déforestation

La déforestation représente l’ensemble des pratiques qui conduisent à la régression, souvent irréversible, d’une surface couverte par des forets. Ce phénomène est causé par l’exploitation agricole, l’exploitation du bois et le développement urbain. La Côte d’Ivoire figure parmi les pays africains les plus touchés par la déforestation. Son couvert forestier régresse essentiellement à cause de la culture du cacao.

Le couvert forestier

Le couvert forestier est un ensemble d’arbres formant un écran plus ou moins continu. Selon la Comifac (Commission des forêts d’Afrique centrale), l’Afrique centrale abrite la deuxième plus grande étendue de couvert forestier humide du monde, sur une superficie de près de 2 millions de km2. Le bassin du Congo est majoritairement couvert de vastes zones encore ininterrompues de forêts humides qui vont du golfe de Guinée au rift albertin, dans la région Grands Lacs.

REDD+

Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le terme REDD+ REDD est une initiative internationale et transnationale lancée en 2008 qui vise la réduction des émissions causées par le déboisement et la dégradation des forêts, ainsi que la gestion durable et la conservation des forêts ainsi que le renforcement des stocks de carbone forestier. La REDD+ s’inscrit dans le processus de négociation de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC).

Le reboisement

Le reboisement consiste à recréer une zone boisée qui a été détruite par l’homme ou par des phénomènes comme le changement climatique. L’Afrique accueille de nombreuses initiatives de reboisement, notamment au Sahel, dans la Corne de l’Afrique ou encore en Afrique de l’Est. À ce jour, la Grande muraille verte reste le plus gros projet de reboisement lancé en Afrique. L’objectif fixé par l’Union africaine est de créer une bande de végétation pour freiner l’avancée du Sahara.

Espèce invasive

Les scientifiques désignent par « espace invasive », une espèce dont la prolifération rapide perturbe la biodiversité autochtone des écosystèmes naturels ou semi-naturels parmi lesquels elle s’est établie. En Afrique, l’espèce qui fait le plus parler d’elle est la jacinthe d’eau qui empêche le développement de toute forme de vie sur et dans le cours d’eau sur lequel elle évolue. En Afrique, de nombreux cours d’eau et lacs sont ainsi envahis par cette plante semblable à un tapis flottant et originaire d’Amérique du Sud.

La jacinthe d'eau dans le lac Victoria en Afrique de l'Est © Tea Talk/Shutterstock

La jacinthe d’eau dans le lac Victoria en Afrique de l’Est © Tea Talk/Shutterstock

La plante s’est particulièrement développée sur le lac Victoria et poursuit sa colonisation sur les cours d’eau et les lacs d’Afrique de l’Ouest. D’ailleurs, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) classe désormais la jacinthe d’eau dans le top 100 des espèces les plus envahissantes au monde.

Le colonialisme vert

Il s’agit d’un courant de pensée montant, tendant à démontrer ou à dénoncer le mythe d’un Eden africain porté par certaines organisations de défense de l’environnementale (occidentales) qui préservent la biodiversité dans les parcs nationaux en excluant les populations autochtones. Le débat autour de la question du colonialisme vert s’est intensifié ces derniers mois avec la sortie en 2020, du livre, l’invention du colonialisme vert, écrit par le chercheur français Guillaume Blanc.

 

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