AFRIQUE : le réchauffement climatique menace plus de 100 millions de personnes

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AFRIQUE : le réchauffement climatique menace plus de 100 millions de personnes©Piyaset/Shutterstock

L’année 2020 se positionne entre la troisième et la huitième année la plus chaude jamais enregistrée en Afrique. Dans un rapport rendu public mardi 19 octobre, l’Organisation météorologique mondiale (OMM) montre que l’évolution du régime des précipitations, la hausse des températures et l’augmentation des phénomènes climatiques extrêmes ont aggravé la crise socio-économique et sanitaire du continent l’année dernière. Si la tendance se poursuit ainsi, 100 millions d’africains seront menacées par le réchauffement climatique, d’ici à 2030.

L’Afrique est décidément le continent le plus vulnérable aux effets du changement climatique. Une centaine de millions de personnes extrêmement pauvres sont menacées par l’accélération du réchauffement climatique sur le continent, où les rares glaciers devraient avoir disparu d’ici aux années 2040. Le rapport de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) sur l’état du climat en Afrique indique que le taux de recul des glaciers des trois montagnes africaines qui en disposent, le mont Kenya (Kenya), les monts Rwenzori (Ouganda) et le mont Kilimandjaro (Tanzanie), est supérieur à la moyenne mondiale.

C’est qu’en 2020, explique le rapport, l’Afrique s’est réchauffée plus rapidement que la moyenne mondiale, terres et océans confondus. Les taux d’élévation du niveau de la mer le long de ses côtes tropicales, de l’Atlantique Sud et de l’océan Indien sont aussi plus élevés que le taux moyen mondial : soit environ 3,6 mm/an et 4,1 mm/an, respectivement. « D’ici à 2030, on estime que jusqu’à 118 millions de personnes extrêmement pauvres (c’est-à-dire vivant avec moins de 1,90 dollar par jour) seront exposées à la sécheresse, aux inondations et aux chaleurs extrêmes en Afrique si des mesures adéquates ne sont pas prises », affirme Josefa Leonel Correia Sacko, la commissaire à l’économie rurale et à l’agriculture de la Commission de l’Union africaine (UA), dans l’avant-propos du rapport.

Investir dans les infrastructures hydrométéorologiques

Pour remédier à l’intensification des phénomènes climatiques dangereux à fort impact, l’OMM appelle l’Afrique à investir dans les infrastructures hydrométéorologiques et les systèmes d’alerte précoce. Selon les enquêtes menées par le Fonds monétaire international auprès des ménages en Éthiopie, au Malawi, au Mali, au Niger et en Tanzanie, il serait possible de réduire le risque d’insécurité alimentaire de 30 % en améliorant l’accès aux systèmes d’alerte précoce, aux informations sur le prix des denrées alimentaires et sur les conditions météorologiques : de simples messages textuels ou vocaux pour informer les agriculteurs sur le moment de planter, d’irriguer ou de fertiliser les sols. Le rapport estime qu’il faudrait allouer chaque année entre 30 et 50 milliards de dollars (25 à 43 milliards d’euros) aux activités permettant à l’Afrique de s’adapter aux changements climatiques. Ces activités devraient stimuler l’économie et générer des emplois.

Lire aussi-AFRIQUE : le continent comptera 105 millions de migrants climatiques d’ici à 2050

Publié à deux semaines de la COP26 sur le climat, le rapport de l’OMM s’inscrit dans le sillage de récentes alertes climatiques relatives à l’Afrique. S’intéressant pour une rare fois au changement climatique, la Commission économique pour l’Afrique (CEA) signalait en mars 2021 que le phénomène aura un impact négatif sur les économies des pays africains. Le produit intérieur brut (PIB) global chutera de 15 % d’ici à 2030, à cause des catastrophes climatiques et des dépenses liées aux efforts d’adaptation au changement climatique.

Boris Ngounou

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