AFRIQUE : l’agriculture de conservation, mieux adaptée aux changements climatiques ?

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AFRIQUE : deux lauréats du Prix de l’action climatique de l’ONU sont africains thé ©Jen Watson/Shutterstock

Le coordonnateur de la lutte contre le changement climatique en Afrique pour le Programme des nations unies pour l’environnement (Pnue) prône le recours à l’agriculture de conservation pour lutter contre les conséquences du changement climatique.

Le réchauffement de la planète constitue un risque pour les économies africaines dans les prochaines années. Il faut donc s’y adapter. Richard Munang, coordonnateur de la lutte contre le changement climatique en Afrique pour le Programme des nations unies pour l’environnement (Pnue), a déclaré le mercredi 18 avril 2018 à Nairobi (Kenya), que les Africains trouveraient leur salut dans l’agriculture de conservation. Pour lui, les 200 millions de jeunes que compte le « vieux continent » doivent être la cheville ouvrière de ce nouveau modèle agricole. Il le présente d’ailleurs comme une opportunité et une vraie source de richesses. « Quand il sera appliqué de manière appropriée, ce modèle pourra créer 17 millions d’emplois par an pour les jeunes et catalyser un secteur agricole estimé à 1 000 milliards de dollars d’ici à 2020 », a-t-il même affirmé.

Selon l’expert du Pnue, on évitera ainsi l’insécurité alimentaire puisque ce nouveau mode d’agriculture accroitra les rendements de plus de 300 %. Richard Munang pense que ce système permettra aussi de réduire le temps de travail et d’améliorer la fertilité des sols. « L’agriculture de conservation peut épargner aux agriculteurs 30 à 60 % de temps de travail et leur donner du temps pour accroître leurs revenus ».

 

Une méthode plus rentable, plus durable

L’agriculture de conservation (des sols) est définie par la Food and Agriculture Organization of the United Nations (FAO) comme une agriculture qui vise « des systèmes agricoles durables et rentables et tend à améliorer les conditions de vie des exploitants au travers de la mise en œuvre simultanée de trois principes à l’échelle de la parcelle : le travail minimal du sol ; les associations et les rotations culturales et la couverture permanente du sol ».

Selon une analyse menée en septembre 2013 par Noémie Schaller, chargée de mission agronomie et pratiques agricoles au Centre d’études et de prospective, l’agriculture de conservation présente plusieurs atouts. Elle réduit la consommation d’énergie fossile, réduit les risques d’érosion, favorise l’accroissement du taux de matière organique du sol et améliore la vie biologique ainsi que la biodiversité du sol.

En 2010, la FAO a estimé que plus de 100 millions d’hectares de terrain sont cultivés en appliquant les principes de l’agriculture de conservation dans le monde, pour seulement 45 millions au début des années 2000. Même si elle tarde à gagner du terrain en Afrique, cette forme d’agriculture a déjà fait ses preuves dans certains pays du continent. En Zambie par exemple près de 325 000 hectares de terre étaient déjà sous l’agriculture de conservation en 2009, selon le gouvernement. Des chiffres qui donnent à croire que cette pratique agricole est celle du futur.

Luchelle Feukeng

 

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