AFRIQUE : la surexploitation du sable dégrade les côtes et la biodiversité aquatique

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AFRIQUE : la surexploitation du sable dégrade les côtes et la biodiversité aquatique ©TMP - An Instant of Time/Shutterstock

Le sable doit être reconnu comme une ressource stratégique. C’est la principale recommandation d’un nouveau rapport du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) qui appelle également à l’élaboration d’une norme internationale sur la façon d’extraire le sable du milieu marin. Non seulement la ressource n’est pas inépuisable, mais sa surexploitation fragilise les écosystèmes marins.

L’extraction et l’usage abusif du sable du milieu marin inquiètent le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE). Dans son nouveau rapport publié le 26 avril 2022, l’organisme onusien révèle que 50 milliards de tonnes de sable sont extraites du milieu marin chaque année. Il s’agit de la ressource la plus utilisée après l’eau. Et à ce rythme, prévient le rapport, la ressource viendrait à s’épuiser.

Outre son épuisement, la surexploitation du sable des milieux marins et fluviaux a des conséquences sur l’environnement. Selon les auteurs du rapport, l’extraction du sable au sein des écosystèmes où il joue un rôle crucial, comme les rivières et les écosystèmes côtiers ou marins, peut entraîner l’érosion, la salinisation des aquifères, la perte de protection contre les ondes de tempête et des conséquences sur la biodiversité, ce qui constitue une menace pour les moyens de subsistance par le biais, entre autres, de l’approvisionnement en eau, de la production alimentaire, de la pêche ou de l’industrie du tourisme.

Inscrire l’industrie du sable dans une économie circulaire

Le sable est essentiel au développement économique, puis qu’il intervient dans la production du béton et la construction des infrastructures vitales comme les logements, les routes ou les hôpitaux. Cependant, le sable joue également un rôle essentiel dans le maintien de la biodiversité en fournissant des habitats et des lieux de reproduction à une faune et une flore diversifiées, notamment les plantes marines qui agissent comme des puits de carbone ou des filtres à eau.

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Pour le PNUE, il est temps que le sable soit extrait et utilisé suivant une approche durable. Ce qui passe par l’élaboration d’une norme internationale sur la façon d’extraire le sable du milieu marin, l’interdiction de l’extraction du sable des plages en raison de son importance pour la résilience des côtes, la fixation du prix du sable, en prenant en compte sa valeur sociale et environnementale.

Le rapport du PNUE propose également une orientation vers une économie circulaire du sable. Il s’agit d’interdire de la mise en décharge des déchets minéraux et encourager la réutilisation du sable dans les marchés publics. La roche concassée ou les matériaux de construction et de démolition recyclés, ainsi que le « sable minéral lourd » provenant des résidus miniers, figurent parmi les alternatives viables au sable qui devraient également être encouragées, précise le rapport.

Boris Ngounou

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