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AFRIQUE : la calotte glaciaire du mont Kilimandjaro pourrait disparaitre d’ici à 2050

AFRIQUE : la calotte glaciaire du mont Kilimandjaro pourrait disparaitre d’ici à 2050 ©Alexander Chizhenok/shutterstock

La fonte des glaciers s’accélère partout dans le monde. C’est en tout cas une certitude de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) qui a publié récemment une étude y relative. Selon ce rapport, 17 sites de glaciers sur 50 classés au patrimoine mondial de l’organisation onusienne pourraient disparaitre avant 2050. Il s’agit par exemple des glaciers du Tien-Shan occidental (Kazakhstan, Kirghizistan, Ouzbékistan) et de ceux des Pyrénées-Mont Perdu entre la France et l’Espagne, ou encore des glaciers du mont Kilimandjaro en Tanzanie.

Cet écosystème couvrant une superficie de 75 000 hectares de terres entre forêts, désert alpin et plaine fait face à la diminution de sa calotte glaciaire composée d’une dizaine de glaciers notamment Credner (le plus imposant), ainsi que les glaciers Pengalski, Grand Penck et Petit Penck. Plus tôt en 2021, L’Organisation mondiale de la météorologie (OMM) évaluait déjà une perte de 85 % entre 1912 et 2007.

La diminution de la calotte glaciaire du mont Kilimandjaro s’explique par les émissions de dioxyde de carbone (CO2) qui réchauffent les températures du massif depuis l’an 2000. Un constat également appuyé dans le rapport du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (Giec) paru au premier semestre 2022. Pour le Giec, la fonte des glaces et des neiges est « l’une des dix menaces majeures » causées par le réchauffement climatique, avec notamment un fort impact environnemental.

Péril sur les écosystèmes

À en croire les spécialistes du Climat, la planète dépend directement ou indirectement des glaciers comme source d’eau pour l’usage domestique, l’agriculture et l’énergie. Dans certains pays notamment d’Afrique de l’Est, la fonte glaciale met à mal la productivité des agriculteurs locaux qui dépendent de l’eau de fonte saisonnière pour soutenir leurs cultures et leur bétail.

« Les glaciers sont aussi des piliers de la biodiversité, alimentant de nombreux écosystèmes. Lorsqu’ils fondent rapidement, des millions de personnes sont confrontées à la pénurie d’eau et au risque accru de catastrophes naturelles telles que les inondations, et des millions d’autres pourraient être déplacées par l’élévation du niveau de la mer qui en résulte », explique Bruno Oberle le directeur général de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) qui a co-publiée l’étude avec l’Unesco.

À l’heure des solutions concrètes…

Dans ce contexte, le projet d’alpinisme 25zero a initié en juin 2022 avec des influenceurs de médias sociaux une expédition au pied du mont Kilimandjaro en Tanzanie. L’initiative a permis de documenter la disparition de sa calotte glaciaire et de sensibiliser les communautés à son importance écologique.

À l’échelle mondiale, l’Unesco préconise quelques solutions. D’abord, la limitation des températures à 1,5 °C maximum (conformément à l’Accord de Paris sur le climat). Pour y parvenir, l’institution basée à Paris en France plaidera auprès de chefs de délégations des différentes nations lors des assises de la 27e Conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP27) qui se tient jusqu’au 18 novembre prochain en Égypte.

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La grand-messe climatique de Charm-el Cheikh sera aussi l’occasion pour l’Unesco de proposer la création d’un Fonds international pour la surveillance et la préservation des glaciers. Selon sa directrice générale, cette plateforme aura pour but de soutenir la recherche et de favoriser les réseaux d’échange en vue de la mise en œuvre de mesures d’alerte précoce et de réduction des risques de catastrophe liés à la fonte glaciale. « Il s’agira d’investir dans des solutions basées sur la nature, qui peuvent aider à atténuer le changement climatique et permettre aux gens de mieux s’adapter à ses impacts », explique Audrey Azoulay.

Benoit-Ivan Wansi

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