AFRIQUE : Green Peace demande l’arrêt de toute activité dans la forêt équatoriale

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AFRIQUE : Green Peace demande l’arrêt de toute activité dans la forêt équatoriale ©Toa55Shutterstock

Préoccupée par l’ampleur des feux de brousse en Afrique (70 % des terres brûlées dans le monde), Greenpeace réclama des mesures radicales. L’ONG de protection de l’environnement appelle à la fin de toute exploitation dans le bassin du Congo, deuxième « poumon vert » de la planète après l’Amazonie.

L’association Greenpeace aurait-elle aussi été marquée par la carte satellitaire de l’Agence spatiale américaine (Nasa) ? Depuis sa publication, le 26 août 2019, la carte qui représente les feux à l’échelle planétaire préoccupe à plus d’un titre. L’on y voit en rouge incandescent, la zone des départs de feux de l’Atlantique à l’océan Indien, au niveau du Gabon et de l’Angola.

Le choc suscité par ces images est remonté jusqu’au G7 de Biarritz en France, où 20 millions d’euros venaient d’être accordés à la lutte contre les feux de forêts en Amazonie. « La forêt brûle également en Afrique subsaharienne. Nous sommes en train d’examiner la possibilité d’y lancer une initiative similaire à celle que nous venons d’annoncer pour l’Amazonie », a tweeté le président français Emmanuel Macron, un jour plus tard. C’était en réaction aux nombreuses critiques des internautes qui soutenaient qu’il fallait également allouer une aide financière pour lutter contre les feux de forêt en Afrique subsaharienne, où selon la carte de la Nasa, la situation parait beaucoup plus grave qu’en Amérique du Sud.

C’est surement dans ce sillage qu’intervient la sortie de Greenpeace. Dans un communiqué, publié le 27 août 2019, l’ONG internationale de protection de l’environnement demande que des mesures soient prises pour mettre un terme à toute activité dans la forêt équatoriale africaine. « À long terme, les gouvernements doivent mettre fin à toutes les activités industrielles à l’intérieur de la deuxième forêt humide tropicale au monde », écrit Greenpeace. Et de poursuivre en précisant que « depuis le 21 août, plus de 6902 feux en Angola et 3395 feux en République démocratique du Congo ont été documentés ».

La situation est devenue virale à Madagascar

Chaque année, 200 à 300 000 hectares de forêts disparaitraient à Madagascar. Le Centre national de recherche sur l’environnement de Madagascar (CNRE) attribue ces ravages à la culture du maïs sur abattis-brûlis. Pour préparer les terres avant les semis, les agriculteurs mettent du feu dans les champs. Il arrive très souvent qu’ils perdent le contrôle de ces feux et c’est ainsi que naissent les incendies.

En outre, les feux de forêt à Madagascar sont l’œuvre d’une main criminelle. « Si vous regardez sur les images satellites, Madagascar brûle presque à 100 % tous les jours en saison sèche. Il existe ce qu’on appelle les feux de dissimulation, utilisés par les voleurs de zébus pour masquer leurs traces. Et aussi, les feux dits de mécontentement politique très répandus chez nous : une communauté brûle alors la brousse ou la forêt pour exprimer son insatisfaction devant telle ou telle décision politique ou administrative. » a expliqué à RFI, Ndranto Razakamanarina, le président de l’Alliance Voahary Gasy, une organisation pour la préservation de l’environnement.

Il faut donc espérer que l’appel lancé par Greenpeace pourra prospérer là où d’autres initiatives tardent à porter des fruits. Car à Madagascar, des mesures ont pourtant été prises pour lutter contre les feux de brousse. Les auteurs de ces feux encourent jusqu’à dix ans d’emprisonnement selon la loi. Sauf que, dans la réalité, les pratiques perdurent.

Et pourtant, les forêts constituent un moyen essentiel de lutte contre les changements climatiques. Elles absorbent des tonnes de dioxyde de carbone (CO2) dans les arbres et les marais de tourbe. Elles sont également des sanctuaires pour les espèces en voie de disparition. Selon Greenpeace, qui s’est appuyée sur des recherches de l’Université de Leeds en Grande-Bretagne, les tourbières des forêts humides du bassin du Congo stockent 30,6 milliards de tonnes de carbone, soit trois fois la production mondiale annuelle de CO2.

Boris Ngounou

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