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AFRIQUE : Freetown, Casablanca… ces femmes à la tête de futures villes vertes

Depuis son arrivée à la tête de la ville de Freetown en 2018, Yvonne Aki-Sawyerr fait parler d’elle. La comptable de formation a réussi à imposer la transition écologique au centre des investissements de la capitale sierra-léonaise jusque-là réputée à l’échelle mondiale pour ses vagues de chaleur et ses bidonvilles insalubres. En cinq ans, l’une de ses premières initiatives aura été d’approuver le Nouvel accord vert mondial porté par le C40 Villes qui lui a permis de rejoindre un réseau mondial de 100 maires unis pour l’action climatique.

La quinquagénaire droite dans ses bottes face aux climato-sceptiques s’est engagée par exemple à lutter contre la sècheresse en lançant l’opération « Transform Freetown » qui a permis la plantation de 1 million d’arbres. En 2022, Yvonne Aki-Sawyerr a été couronnée parmi neuf autres villes du monde par l’organisation non gouvernementale (ONG) américaine Bloomberg Philanthropies pour le suivi numérique de la biodiversité de Freetown. Une distinction qui a certainement joué en faveur de sa réélection récente en tant que maire de cette ville peuplée par 1,2 million d’âmes.

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Celle qui a par ailleurs été faite officier de l’Ordre de l’Empire britannique (OBE) par la défunte Reine Elizabeth II est diplômée de la prestigieuse London School of Economics and Political Science (LSE). C’est de là qu’Yvonne Aki-Sawyerr a trouvé l’inspiration pour doter prochainement la ville de Freetown d’un téléphérique qui devrait permettre de réduire les embouteillages au quotidien.

Verdir Casablanca, le crédo de Nabila Rmili

 

À l’instar de Freetown en Sierra Leone, Casablanca la plus grande ville au Maroc avec 3,6 millions d’habitants est dirigée par une femme. Il s’agit de Nabila Rmili. La quarantaine révolue, elle se sert de son expérience de femme politique pour défendre la cause environnementale dans la capitale économique marocaine. Ce médecin qui a réussi le pari d’augmenter chaque année le budget municipal de 10 % depuis son élection en 2021 consacre jusqu’à 70 % de ses dépenses au financement des projets écologiques à commencer par la multiplication d’espaces verts.

Pour illustration, la quatrième édition de la Semaine verte que Nabila Rmili a pilotée en février 2023 s’est soldée par la plantation de 100 arbres autour du jardin de l’Hermitage de Casablanca. Ce qui est symbolique, mais encore peu signifiant devant le fameux Plan d’action communal (PAC) qu’elle a initié pour la période 2023-2028. Au moins 25 programmes composés de 100 projets qui nécessiteront un budget audacieux de 40 milliards de dirhams (3,7 milliards d’euros). Et dans cette assiette, une place de choix pour sa vision « Casablanca de demain : une ville intelligente, durable et inclusive » encouragée par la Chambre de commerce britannique pour le Maroc.

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En tout cas rien ne fait barrage à la détermination de Nabila Rmili surtout qu’on parle là de Casablanca, la première agglomération africaine à avoir rejoint le réseau des 25 villes intelligentes sélectionnées par l’Institut des ingénieurs en électricité et en électronique (IEEE) basé aux États-Unis d’Amérique. Alors, pas question pour l’insalubrité grandissante de polluer les ambitions de l’édile de la ville blanche qui accueille la 13e édition de Pollutec Maroc en novembre 2023. Ainsi, Nabila Rmili a récemment mis fin à l’ère des « koutchis » qui impacte la qualité de l’air dans les quartiers casablancais. Il s’agit des voitures à deux roues et à ridelles tractées par des ânes ou des chevaux pour le transport jugé polluant.

Benoit-Ivan Wansi

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