AFRIQUE : entre aléas climatiques et solutions écolos, la femme au cœur des ODD

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AFRIQUE : entre aléas climatiques et solutions écolos, la femme au cœur des ODD©JonathanJonesCreate/Shutterstock

Alors qu’elle représente plus de 50 % de la population en Afrique, la gent féminine est en première ligne du développement durable avec notamment les risques climatiques et les inégalités d’accès aux ressources naturelles. Face à cette situation couplée à la faible inclusion numérique, des solutions vertes se multiplient pour intégrer les femmes africaines dans le jeu de la transition écologique.

« Pour un monde digital inclusif : innovation et technologies pour l’égalité des sexes ». C’est le thème de la 38e édition de la Journée internationale des femmes qui se célèbre le 8 mars 2023. Selon le rapport Mobile Gender Gap 2021 du Global System for Mobile Communications (GSMA), 374 millions de femmes ne disposent pas d’un téléphone portable, parmi lesquelles 97 millions se trouvent en Afrique. Sur le continent, ce fossé numérique s’accompagne de multiples défis notamment environnementaux. En effet, les femmes africaines sont confrontées quotidiennement aux inégalités de genres liées à l’accès aux ressources en eau.

C’est le cas notamment en Tunisie où l’Agence française de développement (AFD) révèle dans son ouvrage « L’eau, promesse d’émancipation » que de nombreuses Tunisiennes sont confrontées au harcèlement et aux agressions sexuelles sur les chemins des bornes-fontaines. À cela s’ajoutent les aléas climatiques tels que les inondations et les épisodes de sècheresse prolongée qui déciment les moyens de subsistance des populations en Afrique de l’Est notamment au Mozambique, régulièrement touché par des cyclones.

Dans ce pays peuplé d’environ 20 millions de femmes, soit plus de la moitié de la population nationale selon la Banque mondiale, la gent féminine n’est pas toujours prise en compte dans les politiques de résilience climatique à commencer par les systèmes d’alertes précoces qui ne s’accompagnent pas souvent de la distribution des téléphones portables aux femmes rurales.

Or, les femmes d’Afrique font preuve d’intuition et d’innovation pour façonner des solutions traditionnelles parfois efficaces pour la santé des sols et du bétail. L’avènement du projet de la Grande muraille verte (GMV) a encore conforté la place de celles-ci dans la lutte contre l’avancée du désert notamment grâce à leurs efforts physiques dans les activités de reboisement.

Le renforcement de la connectivité numérique des femmes permettrait non seulement leur autonomisation comme consignée dans le 5e objectif de développement durable (ODD) des Nations unies, mais aussi contribuerait à l’accélération de la transition écologique sur le continent. Des initiatives ont vu le jour au cours des dernières années pour les intégrer dans les projets durables.

Les femmes ouest-africaines dans l’économie verte

Du Sénégal à la Côte d’Ivoire en passant par le Togo, le talent féminin se démarque dans divers domaines de l’environnement notamment en Afrique de l’Ouest. C’est dans ce contexte que la fondation L’Oréal et l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) ont récompensé récemment vingt femmes scientifiques dans le cadre du prix « Jeunes talents Afrique subsaharienne pour les femmes et la science ». Parmi elles figure la chercheuse nigériane Iveren Abiem. Elle a été primée pour son projet de « séquestration de carbone dans la forêt afromontagnarde » dans l’État du Plateau. La Nigérienne Farida Boube Dobi s’est également distinguée dans ce palmarès grâce à son initiative sur la gestion des eaux souveraines à Niamey alors que cette ressource est essentielle pour l’irrigation face au climat aride.

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Dans le même temps, l’organisation non gouvernementale (ONG) indienne Barefoot College International (BCI) et la filiale sénégalaise du groupe émirati DP World, spécialisée dans les solutions de logistiques poursuivent leur programme de formation au Sénégal baptisé « Solar Mamas ». Tous les quatre mois, l’établissement forme une vingtaine de femmes issues du village Toubab Dialaw située au sud de la capitale Dakar, à l’installation des systèmes solaires autonomes.

Benoit-Ivan Wansi

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