AFRIQUE DU SUD : Pretoria peut-il accélérer le renoncement au charbon?

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AFRIQUE DU SUD : Pretoria peut-il accélérer le renoncement au charbon?©Melanie Lamprecht/Shutterstock

La 26e conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP26) s’est achevée le 13 novembre 2021 avec à la clé, l’adoption du « pacte de Glasgow ». Le point 36 de ce texte demande d’accélérer le renoncement aux centrales électriques à charbon. Une demande difficilement recevable pour l’Afrique du Sud, dont 85,5% de la production d’électricité provient du charbon. Premier pollueur africain et douzième mondial, le pays exige un soutien financier conséquent de la part des pays développés, afin de réduire de sa dépendance au charbon.

Le « Pacte de Glasgow » adopté à l’issue de la 26e conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP26) qui s’est achevée le 13 novembre 2021 à Glasgow en Écosse, est une avancée considérable. C’est la première fois qu’un accord international reconnaît, l’influence directe du charbon et des autres énergies fossiles sur l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre. Jusqu’à présent, les mots charbon, pétrole, gaz, énergies fossiles étaient absents des textes qui ont précédé le Pacte de Glasgow. Le point 36 de cet accord mentionne explicitement le charbon et les énergies fossiles et demande d’accélérer le renoncement aux centrales électriques au charbon et aux inefficaces subventions des énergies fossiles.

Le cas de Mpumalanga, au nord-est de l’Afrique du Sud

En Afrique, la demande formulée par le point 36 du Pacte de Glasgow s’adresse principalement aux autorités de Pretoria. L’Afrique du Sud où le charbon représente 85,5 % du mix énergétique selon les chiffres officiels, est en effet loin du compte. En 2019, la compagnie publique d’électricité Eskom a été classée comme le producteur d’énergie le plus polluant au monde par le Centre pour la recherche sur l’énergie et l’air pur(CREA).

Lire aussi-AFRIQUE DU SUD : Eskom va réduire l’utilisation du charbon pour 12 GW d’ici à 2031

La ville de Mpumalanga, au nord-est du pays, est l’épicentre de cette pollution, abritant 12 centrales à charbon sur les 16 que compte le pays. Selon le Centre pour les droits environnementaux, cette pollution aurait provoqué plus de 9000 cas de bronchites chez des enfants et la mort prématurée de 2200 Sud-Africains en 2017.

Financer la transition énergétique

Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a récemment annoncé qu’il allait progressivement déconnecter les 16 centrales à charbon, s’il obtient un soutien international conséquent. Lourdement endettée, la compagnie nationale de l’énergie électrique Eskom, a besoin de 10 milliards de dollars pour financer sa transition vers les énergies renouvelables. Mais le 2 novembre 2021, à Glasgow, lors de la COP26, les pays occidentaux, dont l’Allemagne, ont annoncé un financement de 8,5 milliards de dollars, sous forme de prêts à taux bas et de subventions, pour aider l’Afrique du Sud à développer les énergies renouvelables et assurer la reconversion de la région de Mpumalanga.

Le ministre sud-africain des Mines et de l’Énergie Gwede Mantashe a indiqué en octobre 2021 que la nation arc-en-ciel veut réduire à moins de 60 % d’ici 2030 la part du charbon dans son mix électrique, tout en augmentant la part des énergies renouvelables. Toutefois, précise-t-il, la transition ne devra pas être brusque, au risque de vivre une crise énergétique comme celle que connaît actuellement la Chine.

Boris Ngounou

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