AFRIQUE DU SUD : Nissan, BMW et VW à l’assaut du marché des véhicules électriques

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AFRIQUE DU SUD : Nissan, BMW et VW à l’assaut du marché des véhicules électriques ©Mike Flippo/Shutterstock

Mike Mabasa, le directeur général de la National Association of Automobile Manufacturers of South Africa (Naamsa) a annoncé que les constructeurs automobiles Nissan, BMW et Volkswagen étaient en pourparlers afin d’investir ensemble le marché des voitures électriques en Afrique du Sud.

Le marché des voitures électriques va-t-il enfin décoller en Afrique du Sud ? C’est l’équation que veulent résoudre trois constructeurs automobiles : la marque japonaise Nissan, et les entreprises allemandes BMW et Volkswagen. Elles négocient actuellement pour investir le marché sud-africain et formulent pour ce faire des propositions à l’endroit des responsables politiques.

Parmi celles-ci il y a la réduction des droits d’importation de 23 % sur les voitures électriques. Ces droits sont actuellement de 45 %. Un coût très élevé qui n’incite pas les Sud-Africains à acheter des voitures électriques. Pour preuve, seulement près de 1 000 voitures électriques ont été vendues en Afrique du Sud depuis 2015, selon Eskom, l’entreprise qui assure le service public de l’électricité en Afrique du Sud. Ce sujet a déjà fait l’objet d’un débat il y a quelques semaines entre Eskom, le gouvernement, les constructeurs automobiles et plusieurs associations. Ils envisageaient la baisse des droits d’importations. Les acteurs du secteur voulaient aussi obtenir d’Eskom des tarifs spéciaux de fourniture d’électricité pour les propriétaires de véhicules électriques.

Nissan, BMW et Volkswagen veulent aussi trouver une solution pour le déploiement des bornes de recharge des voitures électriques. Ces deux mesures pourraient booster le marché des voitures électriques en Afrique du Sud. Les promoteurs de stations-service veulent aussi profiter du marché des voitures électriques. C’est le cas de Shell, la compagnie pétrolière anglo-néerlandaise qui a annoncé le lancement en 2019 de bornes de recharges des voitures électriques. « Nous commencerons à petite échelle en 2019 et nous augmenterons au fur et à mesure que la demande augmentera », affirmait, il y a quelque mois de cela, Dineo Pooe, le porte-parole de Shell.

Un marché balbutient, mais prometteur…

L’Afrique du Sud est un pays très convoité par les constructeurs automobiles. À en croire la National Association of Automobile Manufacturers of South Africa (Naamsa), le secteur automobile représente 7 % de l’économie sud-africaine qui stagne actuellement pour la deuxième année consécutive avec une croissance réduite à 1 % seulement. Les investissements de BMW, Nissan, et Volkswagen pourraient booster la part de l’industrie automobile dans le produit intérieur brut de la nation arc-en-ciel.

Plusieurs constructeurs automobiles construisent déjà localement des voitures en Afrique du Sud. C’est le cas des Japonais Toyota, Nissan, Isuzu ou encore de l’américain Ford. Mais ils se concentrent pour le moment sur les voitures à essence et diesel. Cependant, le gouvernement sud-africain a déjà commencé montrer des signes d’ouverture pour le marché des voitures électriques.

Un contexte peu favorable !

En 2018, le gouvernement sud-africain a décidé de la prolongation de son programme d’incitation à la fabrication des voitures électriques. Même si l’objectif premier du gouvernement est la création des emplois, cette avancée est significative pour un secteur encore balbutiant. « Le dynamisme des véhicules électriques en Afrique du Sud ne sera pas déterminé par le consommateur sud-africain, mais par les exigences des marchés d’exportation », indique Martyn Davies, spécialiste de l’industrie automobile chez Deloitte, un cabinet d’audit et de conseil. Ce spécialiste indique aussi que les entreprises qui négocient actuellement disposent d’usines qui pourraient seulement être transformées pour s’adapter à la fabrication de voitures électriques.

Mais le développement de ce marché risque de buter sur un obstacle de taille : les défaillances dans l’approvisionnement en électricité du pays. La situation financière d’Eskom est toujours critique, avec des chiffres qui sont encore dans le rouge. L’entreprise publique a publié les résultats pour 2019 qui affichent une perte de 20,7 milliards de rands (plus de 1,3 milliard de dollars). Le ministère des Finances a annoncé un nouveau plan de sauvetage qui prévoit un investissement de 59 milliards de rands (près de 4 milliards de dollars) d’investissement sur deux ans.

Jean Marie Takouleu 

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