AFRIQUE DU SUD : MTN veut alimenter son réseau avec de l’énergie verte, à 100 %

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AFRIQUE DU SUD : MTN veut alimenter son réseau avec de l’énergie verte, à 100 %©FrameStockFootagesShutterstock

En Afrique du Sud, l’énergie solaire et éolienne gagnent progressivement du terrain dans l’alimentation électrique de MTN. Le deuxième opérateur de téléphonie mobile du pays envisage de porter à 100 %, la part des énergies propres dans sa consommation électrique. Objectif : ne plus subir le dictat des coupures de courant, et réduire son empreinte carbone.

Pour MTN, les choses sont claires. La garantie d’un réseau de télécommunication stable et optimal, passe désormais par une énergie électrique, produite de manière autonome, à partir de sources renouvelables. C’est la raison pour laquelle, le deuxième opérateur de téléphonie mobile en Afrique du Sud et dans le reste du continent, n’a de cesse de multiplier les initiatives pour verdir son réseau. Des efforts qui lui ont permis d’obtenir une licence IPP (Independent Power Producer).

Tout a commencé en 2010, quand l’entreprise sud-africaine s’est dotée d’une centrale de tri-génération de deux mégawatts (MW), alimentée au méthane. Le méthane étant un gaz durable à combustion propre, fiable et offrant un approvisionnement constant. Ainsi, la centrale de tri-génération de MTN est la première du genre en Afrique, un ouvrage dont le coût s’élève à 1,4 million d’euros, soit 22 millions de rands sud-africains. Installée sur le campus de son siège social à Fairland dans la ville de Johannesburg, la centrale alimente un bâtiment abritant un centre de données et un centre de commutation de test. « Nous avons l’intention d’augmenter la capacité de production de cette centrale d’au moins 3,2 MW dans un proche avenir, afin de rendre notre siège complètement indépendant en énergie électrique », a déclaré Jacqui O’Sullivan, la responsable des affaires chez MTN Afrique du Sud.

Centrale solaire à concentration de Roodepoort

Autre exemple, en 2014 à Roodepoort, une ville située dans la banlieue ouest de Johannesburg, MTN aussi a procédé à l’inauguration de sa centrale solaire à concentration, équipée de 242 miroirs solaires qui suivent le soleil sur une superficie de 484 m2. Celle-ci alimente ses centres de données à forte consommation d’énergie, et dispose d’une capacité de refroidissement maximale de 330 kW.

Dans le cadre de sa stratégie en matière d’énergies renouvelables, MTN dispose aujourd’hui de 32 stations de base de données alimentées par l’énergie solaire et éolienne. Plus récemment, en 2018, le label sud-africain s’est associé au géant chinois de la technologie Huawei pour déployer le projet RuralStar en Afrique. Une solution de réseau solaire innovante pour les zones rurales éloignées, qui a permis à MTN d’éviter l’utilisation du diésel (une énergie polluante), tout en soutenant les objectifs d’inclusion numérique en zone rurale, avec un bilan de 40 millions de paysans connectés à la fin de 2018.

Un pays où l’énergie électrique n’est pas la chose la mieux partagée

Les initiatives de production d’énergies vertes et d’extension écologique entreprises par MTN ont un double enjeu. L’entreprise sud-africaine veut  réduire son empreinte carbone, et contourner les défaillances de l’approvisionnement en énergie électrique dans son pays.

L’Afrique du Sud dispose actuellement d’une capacité électrique d’environ 47 000 mégawatts. Cette énergie produite essentiellement à partir du charbon (52 %), ne couvre que 85 % de la demande, et est difficilement approvisionnée par le géant public de l’électricité Eskom, qui a fait à de grandes difficultés financières et techniques. Lors d’une conférence de presse donnée en octobre 2019 à Pretoria, le ministre de l’Énergie, avait revu cette demande à la hausse d’ici à 2030 « l’Afrique du Sud devrait produire 1500 mégawatts supplémentaires à partir du charbon, pour répondre à la demande » a déclaré Gwede Mantashe. Une décision qui alimenterait les émissions de gaz à effet de serre et aggraverait le réchauffement climatique dont les populations sud-africaines sont les premières victimes en termes d’approvisionnement en eau.

Boris Ngounou

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