AFRIQUE DU SUD : les oiseaux cormorans, poussés à l’extinction par la surpêche

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AFRIQUE DU SUD : les oiseaux cormorans, poussés à l’extinction par la surpêche©Andreas Wolochow/Shutterstock

Les opérations de sauvetage des bébés cormorans se poursuivent au large du Cap en Afrique du Sud. En janvier dernier, les bénévoles de la Fondation d'Afrique australe pour la conservation des oiseaux côtiers (Sanccob) ont porté secours à plus de 1800 poussins cormorans, abandonnés par leurs parents faute de nourriture. Les scientifiques accusent le secteur lucratif de la pêche industrielle, qui pèse environ 335 millions d'euros par an et emploi plus de 30 000 personnes.

Dans la ville du Cap en Afrique du Sud, des équipes de bénévoles continuent de se relayer au siège de la Fondation d’Afrique australe pour la conservation des oiseaux côtiers (Sanccob), située sur la côte sud-ouest du pays. Dans cet organisme international dédié à la réhabilitation des oiseaux marins, l’opération consiste à administrer des soins à plus d’un millier de poussins cormorans, abandonnés par leurs parents sur l’île Robben Island, au large du Cap. Les bébés cormorans sont nourris et hydratés manuellement à l’aide d’une sonde en plastique placée dans la gorge. Ils sont ensuite nettoyés et pesés. Ceux qui pèsent entre 300 et 600 grammes, pourront être relâchés lorsqu’ils atteindront 1 kilogramme.

Une conséquence de la surpêche

Cette opération se déroule depuis la mi-janvier 2021, après que plus des milliers de bébés cormorans ont été soudainement abandonnés par leurs parents au large du Cap. Sur près de 1 800 poussins ramenés à la clinique pour oiseaux de mer de Sanccob, 900 sont morts durant le transport. « Au début, nous pensions que les oiseaux étaient abandonnés à cause des fortes chaleurs en été (austral). Mais avec d’autres scientifiques, nous pensons maintenant que le manque de nourriture est probablement la cause », explique Nicky Stander, l’une des responsables de Sanccob.

Ainsi, selon la scientifique, l’incapacité des parents cormorans à nourrir leurs petits est causée par la surpêche, qui pille les océans. « Nous voyons des oiseaux émaciés arriver au centre depuis des années. Si les cormorans du Cap ne trouvent pas assez de poissons dans la nature, ils pourraient alors continuer à abandonner leurs œufs et leurs poussins, entraînant ainsi un nouveau déclin de l’espèce déjà menacée », ajoute-t-elle.

Le cormoran est un oiseau aquatique, de taille moyenne à grande (de 45 à 100 cm), au corps allongé, au long cou et au bec puissant et crochu. L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) le classe comme une espèce « presque menacé » du fait du déclin de ses effectifs causés par la pollution aux hydrocarbures et surtout les fortes fluctuations des stocks de poissons.

Lire aussi, SÉNÉGAL : la FAO soutient la conservation des oiseaux dans le delta du fleuve Sénégal

Les précieuses ressources financières de la pêche industrielle

Le gouvernement sud-africain gagnerait à réglementer l’industrie de la pêche, afin de réduire non seulement son impact négatif sur la biodiversité, mais aussi de continuer à tirer profit de son apport économique. Selon des sources officielles, le marché sud-africain de la pêche a réalisé un chiffre d’affaires de 335 millions d’euros en 2020, employant près de 30 000 personnes. Un apport économique dont le pays d’Afrique australe ne saurait se départir, lui qui est confronté à des chocs économiques du à la pandémie de Covid-19.

Boris Ngounou

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