AFRIQUE DU SUD : le gouvernement approuve le très contesté projet éolien de Boulders

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AFRIQUE DU SUD : le gouvernement approuve le très contesté projet éolien de Boulders ©imagevixen/Shutterstock

Le projet éolien de Boulders sera bel et bien mis en œuvre sur la côte ouest de l’Afrique du Sud. Le gouvernement vient d’approuver ce projet très contesté par les écologistes en raison de son impact redouté sur l’environnement.

C’est une décision qui, à coup sûr, ne plaira pas aux défenseurs de l’environnement en Afrique du Sud. Le ministère sud-africain de l’Environnement, des Forêts et de la Pêche vient de donner son autorisation au développement du projet éolien de Boulders, près de Paternoster, un ancien village de pêcheur situé sur la côte ouest de l’Afrique du Sud.

L’entreprise Vredenburg Windfarm veut construire un parc éolien sur cette péninsule entre les baies de Saldanha et de Sainte-Hélène. Le projet est contesté par les défenseurs de l’environnement qui craignent l’impact des éoliennes sur la biodiversité de la côte. Il faut dire que les baies de Saldanha et celles de Sainte-Hélène représentent des aires géographiques riches en ressources halieutiques qui attirent de nombreuses espèces d’oiseaux pêcheurs.

La plupart de ces animaux passent la journée en mer et retournent sur la terre ferme à la tombée de la nuit. Les pales des éoliennes pourraient les abattre en vol. Pendant les périodes de reproduction, les oiseaux font plusieurs allers retours sur la terre ferme, pour nourrir leurs petits. Plus grave encore, au moment de prendre leur envol, les oisillons peuvent aussi facilement se heurter aux éoliennes. Ces turbines, qui tournent à la force du vent, seront installées à proximité du parc national de Boulders, où vivent d’importantes colonies de chauve-souris. Ces mammifères qui volent grâce à leur système d’écholocalisation (un peu comme un sonar naturel, Ndlr) peuvent être facilement heurtés par les pales d’éoliennes qui changent perpétuellement de position.

Les exigences du gouvernement

Le ministère sud-africain de l’Environnement, des Forêts et de la Pêche indique que plusieurs facteurs ont justifié sa décision en faveur du projet éolien de Boulders. Il devrait permettre de produire 140 MW, une quantité d’électricité qui permettrait de booster le réseau de la province du Cap-Occidental. Le projet devrait créer 900 emplois pendant la phase de construction (deux ans) et 60 pendant l’exploitation de la future installation.

Le gouvernement n’est pas resté sourd aux protestations des défenseurs de l’environnement. Certes le projet est approuvé, mais Vredenburg Windfarm va devoir revoir sa copie, notamment le plan d’aménagement du site. Le gouvernement impose également la révision du plan de gestion environnementale. Le promoteur du projet devrait soumettre de nouvelles propositions à l’appréciation du ministère de l’Environnement, des Forêts et de la Pêche.

Des mesures concrètes pour protéger les oiseaux

« L’impact négatif du parc éolien sur les oiseaux et les chauves-souris a été soulevé comme une question cruciale par les opposants, et l’un des changements requis par le ministère de l’Environnement, des Forêts et de la Pêche est l’établissement un plan de surveillance des oiseaux après la construction, conformément aux directives les plus récentes de l’ONG  de protection des oiseaux, BirdLife Afrique du Sud, pour les parcs éoliens », indique le ministère sud-africain de l’Environnement.

Un spécialiste des oiseaux sera désigné pour effectuer une dernière visite afin de rechercher les sites de reproduction et de perchage, dans la zone de construction du parc éolien avant le début des travaux. Des inspections périodiques des turbines pour « enlever et décourager » la nidification des oiseaux sont imposées. Le gouvernement indique que le déplacement des nids doit être effectué par un spécialiste des oiseaux. Enfin, Il impose aussi la mise en place d’un programme complet de surveillance des oiseaux et des chauves-souris pendant la phase d’exploitation du parc éolien, qui comporte 45 turbines installées sur une superficie de 44 hectares.

Jean Marie Takouleu

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