AFRIQUE DU SUD: la construction du siège d’Amazon, suspendue pour la biodiversité

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AFRIQUE DU SUD: la construction du siège d'Amazon, suspendue pour la biodiversité©golddiamondphotography/Shutterstock

En Afrique du Sud, les peuples autochtones Khoi et San enregistrent une nouvelle victoire face à Amazone qui veut construire un nouveau siège sur leur territoire. La cour supérieure de la province du Cap-Occidental a fait stopper la construction du complexe immobilier prévu sur 15 hectares. Le projet est combattu également par des organisations de protection de la nature, qui y voit un danger pour la biodiversité et le climat.

Le projet River Club, en cours de réalisation dans la ville du Cap est plus que jamais menacé. Dans un arrêté de justice publié le 20 mars 2022, la Cour suprême de la province du Cap-Occidental ordonne la suspension des travaux de construction du complexe immobilier prévu sur 15 hectares. Selon la juge, Patricia Goliath, les communautés locales n’ont pas été consultées avant le lancement des travaux de construction. La poursuite du chantier, désormais interdite, ne pourra reprendre que lorsqu’une « consultation et des engagements significatifs auront été mis en place » précise la juge.

Le Projet River Club

C’est depuis 2018 que Liesbeek Leisure Properties Trust (LLPT), le promoteur River Club, a reçu toutes les autorisations administratives lui permettant de débuter la réalisation du chantier. Cet investissement de 291 millions de dollars, est censé apporter de nombreux bénéfices socioéconomiques dans la ville du Cap, avec près de 19 000 emplois prévus.

Le complexe immobilier qui comprendra des immeubles résidentiels, des bureaux, des magasins et des salles de conférences, sera en effet loué par Amazon. Le géant américain du e-commerce y installera son siège africain.

L’impact sur la biodiversité et le climat

Les installations prévues par le projet River Club doivent être échafaudés à la confluence de Black River et Liesbeek River, deux rivières considérées comme sacrées par les peuples autochtones Khoi et San, qui s’opposent pour certains à l’édification de ces bâtiments. Soutenues par plusieurs organisations de protection de la nature, ces communautés locales dénoncent la destruction d’une zone naturelle et d’un site mémoriel, héritage des premiers peuples.

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La décision de justice suspendant la construction du projet River Club, est l’aboutissement d’une plainte, déposée par l’Observatory Civic Association (OCA) en août 2021 devant la Cour suprême de la province de Cap occidental afin d’obtenir l’arrêt des travaux. Plusieurs organisations de défense de l’environnement et associations civiques, avait déjà lancé une campagne d’action en ligne dénommée « Make the Liesbeek Matter ». L’action a recueilli plus de 50 mille voix, défendant le droit des communautés à un environnement vierge, accessible au public, avec des sites patrimoniaux protégés.

Le collectif OCA dénonce également l’empreinte carbone que pourrait représenter un tel projet s’il aboutissait alors que le pays d’Afrique australe s’est engagé sur une trajectoire ambitieuse de baisse des émissions de 15 % à 30 % d’ici à 2030, et la neutralité carbone à l’horizon 2050.

Boris Ngounou

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