AFRIQUE : des solutions climatiques pour prévenir les crises sécuritaires

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AFRIQUE : des solutions climatiques pour prévenir les crises sécuritaires©Torsten Pursche/Shutterstock

Plusieurs hauts responsables de l’ONU soutiennent l’idée selon laquelle, « lutter contre la dégradation des terres peut permettre d’anticiper et de gérer les conflits en Afrique ». Lors de la séance d’information du conseil de sécurité de l’ONU, du 17 septembre 2020 sur l’impact humanitaire de la dégradation continue de l’environnement, la paix et la sécurité, la région du Sahel a servi d’illustration. Le nombre de personnes déplacées internes dans leurs pays à cause des violences augmente à mesure que le désert avance.

La dégradation du climat et même des terres serait à l’origine des conflits en Afrique. Dans les régions sahéliennes, où l’avancée du désert reste préoccupante, certains observateurs mettent en évidence des corrélations positives entre la hausse des températures et la recrudescence des conflits. Lors de la séance d’information du conseil de sécurité de l’ONU, du 17 septembre 2020 sur l’impact humanitaire de la dégradation continue de l’environnement, la paix et la sécurité, le Secrétaire exécutif de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (CNULD), Ibrahim Thiaw, a rappelé au Conseil que la protection de l’environnement était vitale pour le maintien de la paix. « Si nous évitons, réduisons et inversons la dégradation des terres de manière coordonnée, nous pouvons mieux prévenir, anticiper et gérer de nombreux conflits dans le monde », affirme-t-il.

Pour illustrer ces causes non étatiques, qui sont pourtant fondamentales dans déclenchement des conflits, le haut responsable de l’ONU s’est appuyé sur la situation du Sahel en Afrique. Il a noté que dans cette région caractérisée par des terres arides, la violence éclatait souvent à cause de la concurrence pour la terre. Dans le cadre de cette réunion virtuelle, Inna Modja, ambassadrice de la Terre et militante environnementale, a déclaré que la migration forcée a augmenté dans la vaste région du Sahel. Selon le Programme alimentaire mondiale (PAM), en 2019, le nombre de personnes déplacées à l’intérieur de leurs pays à cause de la sécheresse et des violences a été multiplié par quatre dans le Sahel central, avec un pic à 780 000 au Burkina Faso, contre un demi-million au début de l’année. Pour remédier la situation, Inna Modja a encouragé le Conseil de sécurité de l’ONU à investir dans les « jeunes et les femmes » de la région en tant qu’« agents de changement » majeur.

Le « Jesac » la solution proposée par l’ONG Oxfam dans le Sahel

La nécessité d’investir dans la résilience climatique à travers les jeunes et les femmes a déjà été intégrée par Oxfam. En partenariat avec les organisations locales, l’ONG a lancé en août 2020 le projet Jeunesse sahélienne pour l’Action climatique (Jesac) afin de promouvoir le leadership et l’autonomisation des jeunes et des femmes dans des initiatives liées à la récupération des zones dégradées et à l’adaptation au changement climatique.

Étendu sur une durée de trois ans, le Jesac se propose de renforcer et d’outiller les jeunes du point de vue technique et aussi dans l’aspect financier, pour les rendre plus résilients aux enjeux climatiques et à la situation d’insécurité et de pauvreté. Le reboisement et la pratique de l’agroforesterie font partie des activités préconisées, qui peuvent leur permettre d’avoir plus de rendement agricole en saison sèche et plus de revenus. Une amélioration des conditions de subsistance qui les rendra difficilement perméables aux discours de mouvements extrémistes.

Boris Ngounou

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