AFRIQUE DE L’OUEST : les inondations débloquent des ressources pour l’assainissement

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AFRIQUE DE L’OUEST : les inondations débloquent des ressources pour l’assainissement © Vadim Petrakov /Shutterstock

Les inondations qui ont causé une vingtaine de morts en Côte d’Ivoire ont suscité une prise de conscience en Afrique de l’Ouest. Au Burkina Faso par exemple, des étudiants se sont mobilisés pour le curage des canalisations autour d’un barrage à Ouagadougou. Au Sénégal, l’État débloque 1,8 milliard de francs en faveur de l’assainissement dans les villes à risque.

Des pluies diluviennes qui s’abattent sur Afrique de l’Ouest ces derniers jours ont fait plusieurs victimes. En Côte d’Ivoire, ce sont en tout 20 personnes qui sont mortes dans de fortes inondations qui ont eu lieu dans la ville d’Abidjan. Plusieurs observateurs ont pointé la responsabilité des dysfonctionnements du système d’assainissement. C’est donc dans la foulée de ces événements tragiques que les autorités ivoiriennes ont annoncé un projet d’assainissement à l’échelle nationale.

D’une enveloppe de 530 milliards francs CFA (plus de 807 millions d’euros), le projet s’étalera sur la période 2018-2033. Il permettra la réhabilitation des installations existantes. Ceci concerne 157 km de réseaux enterrés dans la capitale économique Abidjan, la remise en état de 4 stations de pompage. Il s’agit aussi de la construction de 600 km de réseaux enterrés, de 33 stations de pompage et de 4 stations d’épuration dans d’autres villes du pays.

Aucune précision n’est donnée sur le démarrage des travaux. Mais, selon le département de météorologie, les averses continueront à affecter le district d’Abidjan et les villes le long de la côte ouest de la capitale économique avec un risque élevé d’inondation dans les prochains jours. L’Office national de la protection civile de Côte d’Ivoire appelle d’ailleurs les populations à une vigilance maximale.

Des gestes de solidarité au Burkina Faso

Plusieurs pays d’Afrique subsaharienne sont concernés par les constructions anarchiques avec un système d’assainissement mal pensé ou quasiment absent. À cela il faut ajouter la mauvaise gestion des déchets qui obstruent les canalisations. C’est pour essayer de prévenir ce genre de catastrophes que des étudiants réunis au sein du mouvement « j’ai à cœur ma planète » ont entrepris une opération de curage des canalisations autour du barrage de Tanghin, dans la ville de Ouagadou.

Il est question ici d’une retenue d’eau (où est pompée l’eau traitée et distribué dans l’ensemble de la ville) importante pour Ouagadougou et pour le parc animalier de la ville. Avec les canalisations bloquées par les déchets, la montée des eaux de ce barrage peut déverser facilement son trop-plein sur la capitale du Burkina Faso. Venus de l’Université « Aube nouvelle », les étudiants ont profité de la journée du samedi 23 juin 2018, pour faire de l’investissement humain autour du barrage.

Si les organisateurs du mouvement, à l’instar de Joseph Ouaro, parlent d’un acte en faveur de la préservation de l’environnement, il va sans dire que la prise de conscience est liée aux récents risques d’inondation. Il faut dire qu’en cas de pluie diluvienne, le canal de Wayalghin (qui redirige les eaux de la ville) pourra se retrouver facilement bouché. Il faut aussi ajouter que par cet acte, le parc urbain Bangr Wéogo se trouve préservé de la montée des eaux.

« C’est dans les petits gestes que nous faisons chacun, tous les jours, qui vont faire de Ouagadougou une ville belle et saine », a déclaré Anatole Bonkoungou, le maire de Ouagadougou, félicitant les étudiants. Il a tenu à préciser que la municipalité s’engage pour le curage des canalisations dans l’ensemble de la ville.

De l’argent pour l’assainissement au Sénégal

C’est aussi pour anticiper les risques d’inondations que le gouvernement sénégalais a annoncé le déblocage d’une somme de 1,8 milliard de francs CFA, soit plus de 2,7 millions d’euros pour l’entretien des canalisations dans les villes à risque du pays.

« 1,1 milliard de francs CFA seront mis à la disposition dès à présent pour permettre d’anticiper sur certaines actions liées à la gestion des inondations », a déclaré Mansour Faye, ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement. Il n’a toutefois pas donné plus de précisions sur les travaux qui vont être menés. Mais le temps presse, d’autant plus que les scientifiques affirment qu’il y aura beaucoup de pluie cette année dans les pays ouest-africains.

Jean Marie Takouleu

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